Prix Nobel de la paix : qui est le quartette tunisien récompensé ?
A l'été 2013, la Tunisie est dans une situation extrêmement tendue. Deux membres de l'opposition ont été assassinés, et ces deux meurtres ciblés cristallisent le mécontentement de l'opinion publique à l'égard des islamistes d'Ennahda qui dirigent le gouvernement.
Les Tunisiens accusent Ennahda d'être au pire complice, au mieux responsable de ces morts en raison de son incompétence. La crise devient politique, le pays est paralysé. C'est à ce moment-là que se met en place ce quartette chargé de rétablir le dialogue, moment décisif pour le pays.
Un concentré de la société civile tunisienne
Ce quartette regroupe tout ce que la Tunisie compte comme société civile : l'ordre des avocats, la Ligue des droits de l'homme, le patronat et surtout l'UGTT, "la" grande centrale syndicale qui a accompagné la révolution de 2011.
Au terme de longues et difficiles négociations entre les islamistes et leurs opposants, Ennahda finit par quitter le pouvoir, remplacé par un gouvernement apolitique qui, tant bien que mal, conduit le pays jusqu'à l'élection présidentielle de décembre 2014. Le pionnier des "Printemps arabes" évite de peu le chaos que connaissent la Libye, la Syrie ou l'Egypte.
En s'appuyant sur la société civile, il est donc possible de sortir d'un conflit de manière pacifique par consensus. Voilà le message du comité du Nobel qui montre un exemple à suivre pour les autres pays de la région.
Mais depuis le début de l'année, ce quartette est en sommeil et la fragile démocratie tunisienne menacée par de nouvelles violences : celles des attentats djihadistes.
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