Printemps arabes : de l’espoir aux nouveaux mouvements
Dix ans après la révolte du peuple égyptien, Gilles Kepel, invité du 23 heures de Franceinfo, revient sur les conséquences des printemps arabes, qui avaient suscité beaucoup d’espoir en Occident.
Dix ans après la chute d’Hosni Moubarak, en Égypte, quelles répercussions ont eu les printemps arabes ? "Parmi les six pays qui ont connu des soulèvements de 2010 à 2012, trois se sont enfoncés dans des guerres civiles qui ne sont toujours pas terminées, avec des centaines de milliers de morts, comme en Syrie, au Yémen ou Libye. Deux régimes ont repris le pouvoir tel qu’il était avant, l’Égypte et le Bahrein, et il n’y a que la Tunisie où la démocratie a réussi à se mettre en place, mais avec, en contrepartie, d’assez grosses difficultés économiques", explique Gilles Kepel, spécialiste du monde arabe contemporain, auteur du livre Le prophète et la pandémie.
Des révoltes "différentes" en 2019
En 2019, toutefois, de nouveaux soulèvements ont eu lieu, "assez différents des printemps arabes", selon Gilles Kepel, notamment le Hirak en Algérie, le mouvement au Soudan qui a fait tomber une dictature islamique, mais aussi au Liban et en Irak. "Dans ces deux pays, ces soulèvements étaient dirigés contre les mouvements de l’islam politique, alors qu’en 2010-2011, c’était plutôt contre des régimes liés à l’Occident", souligne le spécialiste.
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