Présidentielle en Syrie : "le choix entre Bachar et Bachar"
Jour de vote en Syrie... sans grand suspense. Bachard al-Assad est bien sûr assuré de remporter l'élection présidentielle : les deux autres candidats sont strictement inconnus, et ne se présentent que pour lui servir de faire-valoir. Et le scrutin ne se tient que dans les zones du pays contrôlées par le régime, soit 40% du territoire.
Comme si de rien n'était, Bachar al-Assad, 48 ans, a voté ce mardi matin, avec son épouse Asma, dans le centre de Damas. Comme si de rien n'était, de longues files d'attente se sont formées devant les bureaux de vote, dès l'ouverture, à Damas et Homs notamment, où les rues sont placardées d'affiches à la gloire d'Assad. Sauf que, dans les bureaux, sous les caméras de la télévision d'Etat, les électeurs ne prennent même pas la peine de se rendre dans l'isoloir, et cochent la case sous le portrait d'Assad... Comme si de rien n'était, enfin, le bruit des bombardements et des explosions continue de résonner dans la capitale.
"Imposture"
En théorie, il s'agit de la première élection en Syrie depuis un demi-siècle. Bachar al-Assad et son père Hafez avaient été désignés par référendum. Mais la loi électorale exclut de facto toute candidature dissidente.
Les opposants dénoncent une "élection du sang " ; les Etats-Unis parlent d'une "imposture ". Et Laurent Fabius a déploré une "farce tragique ". Très ferme, le ministre des Affaires étrangères a notamment déclaré : "Ce monsieur qui est qualifié de criminel contre l'humanité par le secrétaire général des Nations unies, ne peut être l'avenir de son peuple" .
La guerre, qui fait rage dans le pays depuis trois ans, a fait plus de 160.000 morts, et a déraciné quelque neuf millions de personnes.
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