Pour Badawi, "les flagellations peuvent reprendre n'importe quand" (Amnesty)
Raif Badawi a été condamné fin 2014 à dix ans de prison et mille coups de fouet en Arabie saoudite, pour avoir "insulté" les valeurs de l'Islam sur internet. Le blogueur saoudien est le lauréat du prix Sakharov 2015, décerné le 29 octobre dernier par le Parlement européen. Badawi est toujours incarcéré dans son pays et c'est son épouse, Ensaf Haidar, qui s'est rendue à Strasbourg, mercredi. Elle a été longuement applaudie par les députés, debouts, lors de la remise du prix Sakharov du Parlement européen.
Raif Badawi est en grève de la faim et aurait été transféré dans une nouvelle prison en fin de semaine dernière. Pour Nicolas Krameyer, responsable du programme Liberté d'expression chez Amnesty International, sa situation face à la justice saoudienne n'est pas très claire.
"Il y a eu plusieurs déclarations de ministres et diplomates européens disant qu'une procédure de grâce serait en cours, voire que son cas serait toujours en cours de révision devant la cour suprême, rappelle Nicolas Krameyer, d'Amnesty International. On n'en sait pas plus et ça n'a pas été confirmé par l'Arabie saoudite."
En janvier, Raif Badaoui avait reçu ses 50 premiers coups de fouet. Face aux condamnations de la communauté internationale, l'exécution de sa peine avait été suspendue, mais "les flagellations peuvent reprendre n'importe quel vendredi ", assure Nicolas Krameyer. Et son dossier est d'autant plus difficile à suivre que son avocat est lui aussi emprisonné.
"L'Arabie saoudite est tenue par des conventions internationales, estime Nicolas Kremeyer, d'Amnesty International. Elle a signé la convention internationale contre les traitements cruels, inhumains et dégradants et la convention contre la torture. La flagellation est clairement une peine qui s'apparente à une torture. Mais l'Union européenne est beaucoup plus ferme avec d'autres pays."
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