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LA VIDEO. Les Pays-Bas à l'abri des flots jusqu'à quand ?
Les Pays-Bas sont le pays d’Europe le plus menacé par la montée du niveau des océans. Menace et atout. Le pays compose depuis des siècles avec la mer et aujourd’hui, il a acquis un savoir-faire qu’il exporte dans le monde entier. Pour autant, la politique à venir de lutte contre les éléments se veut moins frontale.
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Selon le GIEC, d’ici 2100 le niveau de la mer va monter de près d’un mètre d’après le pire scénario. Or, plus de la moitié de la population des Pays-Bas vit sous le niveau de la mer, à l’abri derrière 17.500 kilomètres de digues, de dunes et de barrages. 85% du territoire ne dépasse pas les cinq mètres d’altitude. Au risque de submersion s’ajoute un phénomène moins connu, propre au pays, la compaction sédimentaire. Un affaissement naturel très accentué dans la région de delta de la Zélande.
Cette élévation d’un mètre pourrait affecter la vie des deux tiers de la population. Il se trouve que les infrastructures réalisées après la catastrophe de 1953 sont sous-dimensionnées. Cette année-là, une tempête provoque des inondations et la mort de plus de 1800 personnes. Suite à cela, le plan Delta est élaboré. Il s’agit de construire des digues et des barrages anti-tempêtes isolant les fleuves de la montée de la mer.
Cette gestion frontale – le plus imposant barrage fait 9 kilomètres de long – évolue. En effet, il s’avère que les constructions ne sont pas adaptées à la montée du niveau de la mer. Ainsi, le barrage amovible du Maeslantkering, qui protège Rotterdam de fortes marées de tempête, serait inefficace pour une hausse de 50 centimères. Le dernier audit élaboré en 2013 a révélé que le quart des ouvrages n’atteint pas les standards en vigueur.
Le plan Delta2 veut donc considérer la mer et les fleuves comme des alliés et non des ennemis. Certains polders pourraient être rendus aux flots, l’urbanisation dans les bassins fluviaux serait freinée. Mais il n’est pas dit que ces mesures, notamment dans les régions de polders, soient bien acceptées par la population, qui ne jure que par le face-à-face avec les éléments, notamment depuis 1953.
L'aspect le plus spectaculaire concerne le trait de côtes. Il s'agit de recharger en sable la côte dunaire. Le sable est pompé, stocké en forme d'île artificielle, d'où les courants le rejetteront sur la côte au bout d'une vingtaine d'années. Un nouveau système de protection appelé «zandmotor» (moteur de sable).
Pour l’heure, il s’agit aussi de faire fructifier les acquis de l’expérience. Les Pays-Bas sont leader dans le secteur de l’eau. 2500 sociétés réalisent un chiffre d’affaires annnuel de 17 milliards d’euros.
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