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L'Europe expérimente le revenu de base. Aux Pays-Bas il sera de 900 euros

20 villes néerlandaises vont mener dès janvier 2016 des projets pilotes sur le revenu de base. A Utrecht, 300 bénéficiaires des indemnités chômage ou des minima sociaux vont recevoir un revenu mensuel de 900 euros mais ils pourront reprendre un travail pour accéder à des revenus supplémentaires...Le revenu de base universel, un concept encore flou, qui semble faire son chemin en Europe.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un travailleur sans emploi dans les rues de Grenade (Espagne)  (afp/ Photononstop/ Daniel Thierry)

Plusieurs pays européens s’intéressent au revenu de base encore appelé revenu minimum. Il est censé apporter, malgré le manque d’emplois en Europe, une sécurité financière pour tous mais le concept varie d’un pays à l’autre. En Finlande, il se veut universel, c'est-à-dire versé à tous les citoyens, avec ou sans emploi. Aux Pays-Bas, plusieurs villes ont décidé de le substituer aux nombreuses allocations et aides sociales. Ce n'est pas seulement un projet social, cette simplification permettra une réduction du nombre de fonctionnaires et de substantielles économies de gestion.
Dans la grande ville néerlandaise d'Utrecht, les bénéficiaires des minima sociaux vont recevoir un revenu de base de 900 euros, 1300 euros pour un couple avec enfants. Une véritable sécurité financière, mais le pari, de la mairie d’Utrecht, c’est que les citoyens préfèrent avoir un travail dans lequel ils puissent s’épanouir plutôt que de rester toute la journée devant leur télé.

Une idée qui progresse en Europe 
 Pour la conseillère municipale chargée du projet, cette mesure vise surtout à éviter la « trappe à pauvreté » : les personnes au chômage n’hésiteront plus à reprendre un travail de peur de perdre leurs aides sociales. « Les gens disent que les bénéficiaires ne vont pas chercher à retrouver un job, nous allons vérifier » explique Nienke Horst. Selon elle « ils seront plus heureux et finiront par trouver un travail.»
Pour la municipalité d’Utrecht, ce revenu doit aider les citoyens à trouver un emploi qui leur plaise et qu’ils garderont longtemps, plutôt que de prendre des petits jobs en urgence qu’ils abandonneront au bout de quelques semaines.
Cette idée fait également son chemin en Europe. Le premier ministre finlandais veut lancer ce revenu universel en 2017 à hauteur de 800 euros mensuel. En Suisse un comité d’initiative populaire veut soumettre à referendum un revenu de base inconditionnel de 2500 francs suisse. En Catalogne, le parlement va en discuter.

Sculpture à la gloire du travail à Helsinki, en Finlande. (Afp/ Jonathan Nackstrand)
L’idée de ce revenu universel, même si sa définition est encore un peu flottante, est que l’Etat assure un filet de sécurité à tous les citoyens, pour assurer à chacun les moyens de survivre dignement. Selon les défenseurs du revenu universel, si la société garantit le financement des besoins primaires, la personne sera plus équilibrée et mieux à même de décider de sa vie.
Cette sécurité financière est pour certains le pendant de la responsabilite. En établissant un mécanisme transparent et identique pour tous, il rompt avec l'assistanat.«Il assure à chacun les moyens de sa dignité sans chercher à influencer les comportements ni à contraindre l'activité économique» affirme l'économiste Marc de Basquiat. 
Pour d'autres plus critiques, c'est simplement une nouvelle forme d'assurance sociale en ces temps de travail flexible et précaire. Le revenu de base est-il envisageable comme modèle de société ? L’expérimentation qui commence aux Pays bas et bientôt en Finlande sera scrutée de près, par une équipe de sociologues et d’économistes. A suivre.

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