Panama Papers : "Si on voit que rien ne se passe, on le dira", promet le journaliste allemand à l'origine des révélations
"Les hommes politiques parlent beaucoup, mais pour qu'il y ait de l'action, il va falloir du temps. Si on voit que rien ne se passe, on le dira ", promet Bastian Obermayer, journaliste allemand qui a reçu les premiers documents à l'origine du scandale des Panama Papers. Il vient de publier un livre sur cette affaire d'évasion fiscale, révélée au printemps dernier : "Le secret le mieux gardé du monde : le roman vrai des Panama Papers ".
Des commissions internationales pour étudier les Panama Papers
Bastian Obermayer souhaite que des "commissions internationales" se mettent à "regarder ce qu'il y a dans ces Panama Papers". Invité de "L'interview éco" de France Info, il estime que le plus surprenant, ce sont les révélations sur l'Islande, "qu'on considère comme un modèle de démocratie : ça semble tellement chouette, tellement propre, tellement beau ". "On voit que le Premier ministre avait caché des fonds dans une société écran, le ministre des Finances, le ministre de l'Intérieur... On a trouvé des choses extraordinaires. Ça c'était vraiment choquant ", poursuit le journaliste allemand, qui trouve "vraiment honteux " que ces personnes n'aient tiré aucune leçon des grandes crises bancaires.
Evasion fiscale et... drogue, terrorisme
Il souligne que dans ce scandale, il n'est pas seulement question d'évasion fiscale : "On voit du blanchiment de l'argent de la drogue, le financement du terrorisme dans ces données ". Bastian Obermayer note aussi l'impact de ces pratiques en Afrique : "Beaucoup d'entrepreneurs utilisent des entreprises offshore pour essorer ces pays ".
Il ne sait pas comment le secret a réussi à être gardé tout au long de l'enquête, menée par le Consortium international des journalistes. "On leur a tous dit : fermez-la, faites très attention, et réfléchissez, c'est pour notre bien commun, on aura la meilleure histoire du monde à publier ". Bastian Obermayer se dit toutefois toujours inquiet pour la source qui a fourni les données, et pour ses collègues qui ont fait l'objet de pressions.
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