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L’or bleu des Territoires palestiniens

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour

Dans le conflit israélo-palestinien, l’eau est devenue un enjeu capital. La mauvaise gestion des problèmes hydriques en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est souvent pointée par les instances internationales et les ONG. Dernièrement, Israël a menacé de couper l’eau dans Gaza…

Après la guerre des Six Jours (1967), Israël annexe les nappes de Cisjordanie.

L’Etat hébreu n’accorde aux Palestiniens aucun accès aux rives du Jourdain, seul un cinquième des nappes phréatiques leur est autorisé. Les puits palestiniens se retrouvent plus vite asséchés.

Cela entraîne une dégradation des eaux et, à l’exception de la station d’épuration d’Al-Bireh à Ramallah, très peu d’infrastructures pour les eaux usagées existent. (AFP PHOTO/Atef SAFADI )
La collecte des eaux de pluie et les camions-citernes israéliens sont les autres ressources possibles. Mais le ravitaillement reste très cher à cause des frais occasionnés par les transports.

Le mur de séparation, les check-points et les nombreux barrages routiers compliquent fortement l’acheminement de l’eau et pénalisent d’autant plus les villages isolés. (AFP PHOTO/ABBAS MOMANI )
Contrairement aux Palestiniens de Cisjordanie, ceux de Gaza ont accès librement aux nappes phréatiques.

Si l’eau ne manque pas, que ce soit pour l’agriculture ou les besoins domestiques, la demande en eau potable reste très élevée. La surexploitation de la nappe phréatique et les rejets des eaux usées non traitées dégradent fortement sa qualité.

Les forages qui puisent dans la nappe côtière sont trop importants pour laisser à la réserve le temps de se renouveler. (AFP PHOTO/MOHAMMED ABED1 )
Des infiltrations d’eau de mer chargée en sel rendent impropres à la consommation l’eau potable.

Des bactéries entraînent des maladies comme le syndrome du bébé bleu, la diarrhée sanglante aiguë ou l’hépatite virale, monnaie courante parmi les habitants de la bande de Gaza. (AFP PHOTO/MOHAMMED ABED )
Moins de 10 % de l’eau  est potable. L’OMS a lancé une mise en garde contre la présence de nitrate, facteur de cancer. Le manque d’eau potable amène les Gazaouis à développer un marché parallèle où l’eau s’échange à prix d’or sans garantie de qualité. (AFP PHOTO/MAHMUD HAMS)
Mekorot est une compagnie israélienne qui gère tout les problèmes liés à l’eau : aménagements des infrastructures hydriques, rénovations des puits, livraison.

Mais les territoires palestiniens sont souvent négligés et les autorisations de permis pour de nouvelles stations d’épuration retardées voire annulées.

Le blocus instauré à Gaza complique l’importation des équipements nécessaires aux travaux. (AFP PHOTO/ SAID KHATIB )
Actuellement trois projets sont en cours de réalisation : à Jabalia dans le nord, à Khan Younes dans le sud et un autre dans le centre.

La station d’épuration de Beit Lahia, construite en 1977 par les Israéliens, ne pouvait plus répondre à une demande quatre fois supérieure à ses capacités.

Une nouvelle station, financée par l'Agence française de Développement et d'autres bailleurs de fonds, est en cours de construction à Jabalia. (AFP PHOTO / POOL / PATRICK BAZ )
Elle permettra de mieux traiter les eaux usées qui ne seront plus rejetées à la mer et apporteront aux agriculteurs une nouvelle source d’eau propre.

De ce fait, la pollution des nappes diminuera. L’ensemble des besoins en eau potable du nord de Gaza sera entièrement assuré. Les travaux devraient s’achever en 2015. (AFP PHOTO/MOHAMMED ABED )

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