Israël-Palestine : quand on reparle d'une troisième intifada
Les Palestiniens ont accusé le 24 Israël d'avoir torturé à mort un jeune prisonnier palestinien, Arafat Jaradat, ce qui a déclenché de nouvelles violences en Cisjordanie, où la tension monte. «Nous avons perdu Arafat Jaradat qui a été arrêté et est revenu dans un cercueil. On ne peut pas traiter cela à la légère», a estimé M.Abbas.
4.700 Palestiniens emprisonnés
Israël dément l'usage de la torture et affirme que le détenu a été «victime d'un malaise», après le déjeuner dans la prison de Megiddo, au nord d'Israël. Face à la montée de la tension, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exigé de l'Autorité palestinienne du président Abbas qu'elle maintienne le calme en Cisjordanie, illustrant la crainte d'Israël de voir la situation hors de contrôle.
Les manifestations de solidarité avec les quelque 4.700 Palestiniens emprisonnés par Israël, dont onze sont en grève de la faim, ont de nouveau dégénéré en heurts au lendemain de la mort du jeune détenu. C'est contre ce fameux statut de «détention administrative» que les détenus palestiniens protestent, notamment par des grèves de la faim à répétition. Un mouvement de protestation qui prend de l'importance avec des manifestations de plus en plus massives.
Trois Palestiniens blessés
Le 22, ils étaient des milliers à Naplouse, Jérusalem, et des centaines à Jénine, Jalameh ou Ramallah. Des rassemblements marqués en général par des affrontements. Selon des sources médicales, trois Palestiniens ont été blessés par balles lors d'une manifestation aux alentours de la prison militaire d'Ofer, près de Ramallah, dont l'un, touché à la poitrine, grièvement.
Arafat Jaradat, un militant du parti nationaliste Fatah, avait été arrêté le 18 février pour être interrogé par le Shin Beth à la suite de heurts près de la colonie de Kiryat Arba, à proximité d'Hébron (sud de la Cisjordanie), au cours desquels un Israélien avait été blessé.
De son côté, la branche armée du mouvement nationaliste Fatah a promis de venger sa mort, selon l'Autorité palestinienne, à la suite de «tortures».
Des milliers de personnes, beaucoup brandissant les drapeaux jaunes du Fatah et des drapeaux palestiniens, se sont rassemblées à Sa'ïr pour les funérailles du jeune homme.
Dans un climat de total blocage politique, tandis que le gouvernement israélien issu des dernières élections n'est pas encore formé, le risque d'une généralisation de la tension n'est pas exclu.
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