: Témoignages "Lorsqu’il pleut, c’est la double peine avec l’humiliation et la souffrance" : dans la bande de Gaza, l'enfer des déplacés du camp d'Al-Mawasi face aux intempéries
L’hiver arrive à Gaza. Les températures baissent et les premières pluies sont tombées à la mi-novembre. Dans la zone qualifiée d'"humanitaire" par les autorités israéliennes d’Al-Mawasi à l'ouest de Gaza, la population survit sous des tentes à la merci des éléments.
Avec plus de 30 000 déplacés au km² selon l’ONU, Al-Mawasi est un amas de tentes, en bord de mer. Ali s’y est installé il y a près de 11 mois avec sa famille.
"On vit ici avec ma femme, notre fille, son mari et leurs enfants. La nuit dernière, on a été submergés. Notre tente est faite de bouts de tissu. Elle n’est pas imperméable."
Ali, un réfugiéà franceinfo
La mer est agitée, les pluies soudaines, et à chaque averse, Layla, l’épouse d’Ali, doit complètement réorganiser le campement de fortune. "C’est la deuxième fois que ça nous arrive cette saison, explique-t-elle. Et à chaque fois, on doit étendre toutes nos affaires et attendre au moins 48 heures que nos matelas sèchent."
"Les pilleurs et les forces d’occupation israéliennes se sont ligués contre nous"
Ali est fonctionnaire de l’autorité palestinienne. Avant la guerre, cet emploi stable lui permettait de vivre décemment. Aujourd’hui, les prix des denrées de base ont explosé et il dépend complètement de l’aide humanitaire. "Le siège imposé par Israël entrave l’entrée des vivres à Gaza. Puis ce sont les pilleurs qui se servent. Ils te prennent ce qui t’est dû et te le vendent au prix fort. On dirait que les pilleurs et les forces d’occupation israéliennes se sont ligués contre nous", estime Ali.
Samedi 16 novembre, un convoi humanitaire de 110 camions a été attaqué au sud de Gaza, 97 d'entre eux ont disparu. L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens a condamné un des pires incidents de ce type depuis le début de la guerre.
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