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La Turquie et Israël normalisent leurs relations après six ans de brouille

Ce rapprochement est salué par l'ONU, lundi, comme un "signal d'espoir" pour le Moyen-Orient en crise.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, lors d'une conférence de presse sur l'accord passé avec Israël, le 27 juin 2016, à Ankara (Turquie).  (ADEM ALTAN / AFP)

La crise diplomatique durait depuis 2010. Israël et la Turquie ont officialisé, lundi 27 juin, la normalisation de leurs relations après six années de brouille. Ce rapprochement a été salué par l'ONU comme un "signal d'espoir" pour le Moyen-Orient en crise. 

Les relations israélo-turques s'étaient progressivement détériorées au cours des années 2000, avant d'être réduites de manière drastique en 2010 en réaction à l'assaut meurtrier lancé par des commandos israéliens contre le Mavi Marmara, un navire affrété par une ONG humanitaire turque pour tenter de briser le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza. Cette opération s'était soldée par la mort de 10 Turcs. Israël avait présenté ses excuses en 2013, mais les tensions s'étaient ravivées l'année suivante avec une nouvelle offensive israélienne dans la bande de Gaza. 

20 millions de dollars pour l'affaire du "Mavi Marmara"

Dans le détail, cet accord signé par les dirigeants israélien et turc prévoit le retour des ambassadeurs dans les deux pays, qui symbolisera "dans les plus brefs délais" la fin de cette crise diplomatique. 

Israël s'est aussi engagé à verser 20 millions de dollars (18 millions d'euros) aux familles des dix Turcs tués lors de l'assaut contre le Mavi Marmara en 2010 en échange de l'abandon par Ankara de poursuites judiciaires contre les militaires israéliens.

La Turquie avait posé trois conditions à une normalisation des relations : des excuses publiques pour l'assaut, des indemnisations financières pour les victimes et la levée du blocus de Gaza, contrôlée par le Hamas. Mais Benyamin Nétanyahou a affirmé que ce blocus resterait en vigueur. "C'est un intérêt sécuritaire de haute importance pour nous. Je n'étais pas prêt à le renégocier", a-t-il déclaré à Rome, où il a rencontré le secrétaire d'Etat américain John Kerry.

L'accord précise toutefois que la Turquie va acheminer vendredi "plus de 10 000 tonnes d'assistance humanitaire" depuis le port turc de Mersin (sud) vers le port israélien d'Ashdod pour les Palestiniens de la bande de Gaza.

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