Gaza : ce que l'on sait des frappes israéliennes visant le Jihad islamique
Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces israéliennes ont arrêté en Cisjordanie 19 membres du Jihad islamique, organisation islamiste considérée comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.
Il faut remonter à mai 2021 et la guerre de onze jours pour retrouver un tel niveau de violences entre Israël et les organisations armées de Gaza. Depuis vendredi 5 août, l'armée israélienne mène des raids visant le Jihad islamique dans la bande de Gaza, qui ont fait au moins une dizaine de morts. Le groupe palestinien, considérée comme terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, a répliqué avec des tirs de roquette sur l'Etat hébreu. Voici ce que l'on sait de ce regain de tension.
A l'origine des tensions, l'arrestation d'un chef du Jihad islamique
A l'origine du retour des violences entre les deux ennemis, un raid mené par les forces de sécurité israéliennes lundi 1er août à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, au cours duquel elles ont arrêté un chef du Jihad islamique, Bassem Saadi. En réaction, les brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad, avaient annoncé dans un communiqué "la mobilisation générale" et l'augmentation de "l'état de préparation des "moujahidine [combattants]" pour faire face "à l'agression dont le grand dirigeant cheikh Bassam Saadi et sa famille ont été victimes à Jénine".
Cette déclaration a fait craindre à l'Etat hébreu des représailles en provenance de la bande de Gaza, enclave contrôlée par les islamistes du Hamas et où le Jihad islamique est très présent. Mardi, l'armée israélienne a ordonné la fermeture de plusieurs routes le long de la frontière avec la bande de Gaza.
Vendredi, peu après les frappes, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a déclaré à la télévision qu'Israël avait "mené une opération de contre-terrorisme précise contre une menace immédiate". Un porte-parole militaire israélien, Richard Hecht, a présenté l'opération comme une "attaque préventive" contre le Jihad islamique.
Des membres du Jihad islamique et des civils tués dans les frappes
Vendredi en fin de journée, l'armée israélienne avait estimé avoir tué 15 combattants du Jihad islamique dans ses frappes ciblant notamment, selon elle, des sites de fabrication d'armes. Le ministère de la Santé à Gaza a lui fait état de 12 morts, dont une fillette de cinq ans et l'un des chefs du Jihad islamique, Tayssir Al-Jabari. Le ministère a également recensé plus de 80 blessés. Israël a continué de bombarder Gaza samedi.
Dix-neuf membres du Jihad islamique arrêtés en Cisjordanie, selon Israël
Dans un communiqué publié samedi, l'armée israélienne a annoncé l'arrestation de vingt personnes lors d'opérations menées par des soldats et des agents des services de sécurité du Shin Bet dans la matinée en Cisjordanie, "dont 19 sont des membres associés à l'organisation palestinienne terroriste du Jihad islamique".
"Plus de 100 roquettes" lancées par les brigades Al-Qods
Le Jihad islamique a promis vendredi qu'il se vengerait et viserait des villes israéliennes. Sa branche armée, les brigades Al-Qods, a affirmé avoir tiré "plus de 100 roquettes" depuis la bande de Gaza vers Israël, prévenant qu'il s'agissait de sa "première réponse" en réaction "à l'assassinat du commandant en chef Tayssir Al-Jabari et de ses frères martyrs".
L'armée israélienne recense de son côté 70 projectiles tirés depuis Gaza, dont onze ont atterri à l'intérieur de l'enclave palestinienne sous blocus israélien. Aucune victime ni dégât n'ont été identifiés par les tirs de roquettes en Israël, selon l'armée. "La plupart des obus de mortiers tirés par le jihad islamique sont jusqu'à présent inoffensifs", explique Charles Enderlin, journaliste et ancien correspondant de France 2 à Jérusalem, sur franceinfo ce samedi.
Pour la première fois depuis le début de cette flambée de violences, samedi après-midi, des sirènes d'alerte ont retenti dans la métropole israélienne de Tel-Aviv. Jusqu'à présent, elles avaient retenti dans des localités proches de Gaza.
Des raids qui pourraient durer "une semaine"
A Ramallah, en Cisjordanie, la présidence palestinienne a condamné "l'agression israélienne" et tenu Israël pour responsable de ce qu'elle qualifie de "dangereuse escalade". Une escalade à laquelle se prépare l'Etat hébreu, d'après le journaliste Charles Enderlin. "Des unités importantes d'infanterie et de blindés sont déployées autour de Gaza pour une éventuelle opération terrestre, 25 000 réservistes sont rappelés, il est question de mettre en place un plan d'évacuation d'habitants des localités... Tous les éléments sont réunis", a-t-il décrit sur franceinfo.
Samedi, l'armée israélienne a déclaré se préparer à mener des raids durant "une semaine" dans la bande de Gaza. Elle précise qu'elle "ne mène pas actuellement de négociations en vue d'un cessez-le-feu", alors même que l'Egypte s'efforce d'établir une médiation pour apaiser la situation.
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