Frappes à Gaza : "L'aide humanitaire et les civils, c'est une variable d'ajustement dans ce conflit", dénonce Médecins du Monde
"L'aide humanitaire et les civils, c'est une variable d'ajustement dans ce conflit", a dénoncé samedi 22 juin sur franceinfo Jean-François Corty, président de Médecins du Monde et chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Des tirs près d'un bureau du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans la bande de Gaza vendredi 21 juin ont fait 22 morts et 45 blessés. Alors que les combats entre l'armée israélienne et le mouvement palestinien Hamas se poursuivent, le Comité international de la croix rouge, le CICR, a dénoncé vendredi soir des tirs "de gros calibre" qui ont endommagé une de leurs structures.
"Nous sommes dans un contexte de non-droit où l'inhumanité est la norme", affirme Jean-François Corty. Il estime qu'il est "difficile aujourd'hui de savoir qui est à l'origine de ce drame précisément. Mais on sait que, avec près de 40 000 morts de civils, près de 100 000 blessés, les civils et même l'aide humanitaire sont une variable d'ajustement".
"L'aide humanitaire a du mal à se développer"
Si des enquêtes vont être lancées, selon l'armée israélienne, pour faire la lumière sur les frappes, "elles ne vont pas sauver des vies de civils", assène le président du Médecins du Monde. S'il faut que "ces enquêtes se fassent", Jean-François Corty juge que "l'enjeu n'est pas là".
L'enjeu, selon lui, est "de prévenir les mortalités importantes dans un contexte où le système de santé est quasiment à plat, ou même dans les zones dites humanitaires, vous avez régulièrement des bombardements qui tuent des civils et des combats où les civils payent un lourd tribut".
"L'aide humanitaire a du mal à se développer. Les acteurs humanitaires n'arrivent pas à bosser. Nous, nous sommes en tension sur l'approvisionnement en médicaments, comme nos collègues de Médecins sans frontières et d'autres."
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