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A Gaza, l'escalade militaire se poursuit et le conflit menace de s'étendre

Les efforts diplomatiques se poursuivent pour amener l'Etat hébreu et le Hamas à accepter un cessez-le-feu, alors que le cabinet de sécurité israélien doit se réunir vendredi pour discuter de cette proposition.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les décombres d'un bâtiment détruit par l'armée israélienne, le 25 juillet 2014, dans la bande de Gaza. (MOHAMMED ABED / AFP)

Les efforts diplomatiques en vue d'une trêve se poursuivent au Proche-Orient. En attendant, l'offensive israélienne "Bordure protectrice", qui est entrée dans son 18e jour, continue d'apporter son lot de victimes civiles dans la bande de Gaza. En Cisjordanie, la contestation fait tache d'huile et les affrontements avec les forces de sécurité israéliennes sont de plus en plus violents. Francetv info fait le point sur la situation.

Le bilan dépasse les 800 morts côté palestinien

Depuis le 8 juillet, l'opération israélienne à Gaza a fait 804 morts palestiniens, en majorité des civils. Au total 181 enfants ont été tués et 1 200 blessés, selon l'Unicef. Tandis que côté israélien, 32 militaires et deux civils ont été tués, ainsi qu'un ouvrier agricole thaïlandais.

Ces dernières heures, une frappe sur une maison à Deir-el-Balah, dans le sud de la bande de Gaza, a tué une femme de 26 ans et une autre enceinte de 23 ans. Le bébé a pu être sauvé. Deux autres personnes blessées plus tôt à Khan Younès sont mortes.

Ce lourd bilan suscite d'âpres critiques contre Israël. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a diligenté une enquête sur de possibles "crimes de guerre" commis par Tsahal, tout en dénonçant les attaques aveugles du Hamas en Israël.

Bombardement meurtrier d'une école de l'ONU

Jeudi, les secours ont fait état de 15 morts et de nombreux blessés dans une école de l'Agence de l'ONU pour l'aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA) située à Beit Hanoun, dans le nord de l'enclave palestinienne. Ces locaux servaient de refuge à des personnes déplacées par les combats.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a déploré "de nombreux morts", dont des femmes, des enfants et des employés de l'Organisation, tandis que Washington s'est dit "attristé" et a appelé à protéger les civils. L'ambassadeur palestinien à l'ONU a demandé, dans une lettre adressée au Conseil de sécurité, "une enquête immédiate, impartiale et complète".

L'armée israélienne a promis d'enquêter, expliquant avoir riposté à des tirs de roquettes effectués par des combattants du Hamas depuis la zone de Beït Hanoun. Dans un communiqué, le commissaire-général de l'UNWRA, Pierre Krähenbühl, a accusé Israël de n'avoir jamais répondu à une demande de couloir humanitaire pour évacuer l'école. Un porte-parole militaire a rejeté ces accusations.

Quelque 110 000 civils de Gaza, où s'entassent 1,8 million d'habitants, se sont réfugiés dans les écoles de l'UNRWA. Selon l'Unicef, 116 écoles de Gaza, dont 75 de l'UNWRA, ont été endommagées par les tirs israéliens depuis le 8 juillet.

Violents affrontements en Cisjordanie

En Cisjordanie, plus de 10 000 manifestants ont tenté de rallier jeudi soir la Ville sainte pour la Nuit du Destin (Laïlat al-Qadr), une des dates importantes du mois de ramadan. Au moins un Palestinien a été tué et cinq autres blessés par des tirs israéliens à Qalandia, check-point militaire israélien qui contrôle l'entrée de Jérusalem, interdite aux Palestiniens. A Jérusalem-Est, 20 Palestiniens ont été arrêtés à la suite de heurts dans la Vieille ville. 

Des soldats israéliens au checkpoint de Qalandia, entre Jérusalem et Ramallah, le 25 juillet 2014. (ABBAS MOMANI / AFP)

Un cessez-le-feu en discussion

Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir vendredi pour discuter d'une proposition de cessez-le-feu transmise au Premier ministre Benyamin Nétanyahou par le secrétaire d'Etat américain John Kerry lors d'une rencontre mercredi à Tel-Aviv.

"Si le Hamas accepte la proposition américaine, il n'est pas impossible qu'il y ait aussi une décision israélienne pour l'accepter", a indiqué la radio publique en citant une source israélienne anonyme.

L'espoir de cessez-le-feu qu'avait fait naître John Kerry mercredi est toujours vivant, a assuré de son côté jeudi le président palestinien Mahmoud Abbas après avoir rencontré le roi Abdallah de Jordanie. Il a demandé que soit appuyée la proposition égyptienne de cessez-le-feu, rejetée par le Hamas la semaine dernière.

Avant d'étudier cette option, le mouvement islamiste exige, en effet, une levée du blocus imposé depuis 2006. "Nous voulons un cessez-le-feu dès que possible, parallèlement à la levée du siège de Gaza, a réaffirmé le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, dans un entretien à la BBC. Nous voulons un aéroport, un port, nous voulons nous ouvrir au monde. Nous ne voulons pas être contrôlés par une frontière qui fait de Gaza la plus grande prison du monde."

John Kerry a tenté d'amener le Qatar et la Turquie, alliés du Hamas, à faire pression sur le mouvement islamiste pour qu'il accepte l'offre égyptienne, mais "les divergences persistent", reconnaît-il.

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