Cet article date de plus de neuf ans.
Affaibli par la poussée de Daech, le Hamas négocie une trêve avec Israël
Selon la presse israélienne, l’Etat hébreu mène des négociations secrètes avec le Hamas en vue de la signature d’un cessez-le-feu de longue durée. Le mouvement islamiste palestinien qui à besoin de se reconstruire cesserait ses attaques et ses tirs de roquettes en échange d’une levée du blocus israélien. Une trêve tactique également dictée par la nouvelle donne proche-orientale.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un an après l’«opération» israélienne «Bordure protectrice», qui a fait 2200 morts et détruit une bonne partie de Gaza, l'Etat hébreu négocie avec le Hamas en vue d’une trêve de cinq ans. Ces discussions se déroulent depuis plusieurs semaines par l’intermédiaire du Qatar et de la Turquie, avec l’aide des services de renseignement égyptien.
Le Hamas est contraint de négocier. L’arrivée au pouvoir du Général Sissi a coupé l’approvisionnement de l’enclave palestinienne à partir de l’Egypte. Un grand nombre de tunnels creusés sous la frontière égyptienne ont été détruits. Ceux qui fonctionnent encore ne suffisent plus.
Le Hamas a également perdu ses financements en provenance de Damas et des frères musulmans égyptiens. La question palestinienne n’est plus actuellement au cœur des préoccupations régionales. Moins instrumentalisée, elle est également moins financée. Les pays de la région sont avant tout préoccupés par le clivage Iran-Arabie Saoudite. L’Egypte de Sissi a récemment tenté de se rapprocher du Hamas afin de le pousser à rompre ses liens avec Téhéran.
Faire face à la poussée de Daech
Le Hamas est surtout inquiet de la contestation des Gazaouis plongés dans la misère et par l’émergence d’un mouvement armé se réclamant du groupe Etat Islamique. Un groupe salafiste se faisant appeler Partisans de l’Etat Islamique à Jérusalem a revendiqué plusieurs attentats dans la bande de Gaza ainsi que des tirs de roquettes sur Israël. Il accuse le Hamas d’être à la botte des chiites iraniens, voire de l’Occident. La crainte d’être débordé pousse le Hamas à répondre rapidement aux besoins de la population et donc à négocier avec l’ennemi israélien.
Fort de son rapprochement avec l’Egypte de Sissi et des soucis du régime syrien, Israël bénéficie d’une conjoncture géopolitique favorable. Mais Israël s’inquiète des activités grandissantes de Daech en Egypte et en Jordanie. Deux pays dont la stabilité est essentielle pour l’Etat hébreu. C’est pourquoi un accord avec le Hamas aujourd’hui en mauvaise posture semble possible. D’autant qu’il permet d’affaiblir un peu plus le Fatah et le président Mahmoud Abbas.
Signe de ces discussions en cours, des dizaines de camions franchissent chaque jour la frontière au check point de Keren Shalom pour alimenter Gaza en produits de base.
En échange d’un cessez-le-feu, le Hamas demande la réouverture du port et de l’aéroport de Gaza et des points de passage avec Israël et l’Egypte. Mais Israël veut pouvoir continuer à contrôler tout ce qui arrive dans la bande de Gaza.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.