Un retour sous haute tension. Pervez Musharraf est rentré cedimanche au Pakistan après presque quatre années d'exil forcé. L'ancienprésident, arrivé au pouvoir par un coupd'Etat en 1999, a l'intention de se présenter aux élections législatives du 11 mai.Sur son compte Twitter, il a publié cette photo quelques minutes après son arrivée au Pakistan. Thrilled to be back home. Meeting with APML office bearers and workers. Pakistan First! PM pic.twitter.com/Oeeq140t2s— Pervez Musharraf (@P_Musharraf) March 24, 2013Parti dans la matinée de Dubaï, l'avion transportant l'ancienprésident est arrivé à Karachi peu avant 13H00locale. "Je ne me sens pas nerveux, mais je suis préoccupé par certainesinconnues " liées au "terrorisme ", à l'"extrémisme ",aux "procédures judiciaires " (en cours contre lui) et "auxélections ", a t-il déclaré avant de monter dans l'avion.Il a également affirmé samedi au magazine allemand DerSpiegel qu'il comptait "libérer "le Pakistan du terrorisme. Des talibans pakistanais menacent de l'envoyer "enenfer "Pervez Musharraf avaitrenoncé à ses fonctions de chef de l'Etat en 2008 après le revers subi auxélections législatives. Le gouvernement formé après le scrutin menaçait enoutre de le destituer. Il a quittél'année suivante le Pakistan, où la justice le soupçonne notamment de ne pasavoir pris les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de l'ex-Premierministre Benazir Bhutto, assassinée en 2007.Dans une vidéo diffusée récemment, des talibans pakistanais ontmenacé de l'envoyer "en enfer " à son retour d'exil. Samedi, le TTP, principal mouvement des rebellestalibans pakistanais, allié à Al-Qaïda, a ainsi annoncé avoir "préparé uncommando de kamikazes spécialement pour Musharraf ".Le TTP, qui dénonce l'alliance du Pakistan avec lesEtats-Unis, initiée par M. Musharraf après les attentats du 11 septembre 2001, est considérécomme le principal auteur de la vague d'attentats qui ont fait plus de 5.700morts dans tout le Pakistan depuis 2007.Un retour plusieurs fois différéLorsqu'il était président, Pervez Musharraf avait survécu àtrois attentats échafaudés contre lui par des groupes islamistes. Ces derniers sont très présentsdans ce vaste pays de 180 millions d'habitants, voisin del'Afghanistan.L'ancien président pakistanais avait par le passé annoncé àplusieurs reprises son retour au pays. Il s'est ravisé à chaque fois par crainted'être incarcéré dès son arrivée parce qu'il est visé par trois mandatsd'arrêt. La justice pakistanaise lui a garanti vendredi qu'il bénéficierait d'uneliberté sous caution, ouvrant la porte à son retour.Une "alternative "Pervez Musharraf se présente comme une"alternative" aux partis classiques pour les élections du 11 mai. Maisson alliance avec Washington après 2001 reste très critiquée. Et nombre d'observateurs politiques estiment qu'il aperdu sa base électorale et qu'il ne devrait guère être en mesure de bouleverser le scrutin.