Pakistan : élections sous haute tension
Vendredi encore, quatre personnes ont été tuées, et une quinzaine blessées. Une explosion a eu lieu sur un marché, proche de bureaux de candidats, dans une zone tribale à la frontière afghane. L'attaque n'a pas été revendiquée, mais elle porte la marque des talibans - le Mouvement des talibans du Pakistan, le TTP, dénonce des élections non islamiques et porte la responsabilité des quelque 117 victimes, depuis le début de la campagne électorale.
Les talibans ont même, vendredi, carrément conseillé à la population d'éviter les bureaux de vote - des kamikazes pourraient se faire sauter aux abords. Une menace prise très au sérieux par les autorités : pas moins de 600.000 membres des forces de sécurité seront chargés de protéger les quelque 70.000 bureaux de vote, samedi - près de la moitié sont considérés comme "à risque". 86 millions de Pakistanais sont appelés aux urnes.
Le retour annoncé de Nawaz Sharif
La plupart des observateurs parient sur le grand retour de Nawaz Sharif, un magnat de l'acier déjà deux fois Premier ministre, chassé du pouvoir par un coup d'Etat militaire il y a 14 ans ; son parti, la Ligue musulmane (PML-N) profiterait de la déconfiture annoncée de la gauche au pouvoir, le Parti du peuple pakistanais du clan Bhutto.
A moins que l'outsider Imran Khan, ex-gloire du cricket, ne crée la surprise. Le Mouvement pour la justice, le PTI, prône la fin de la corruption, la recomposition du paysage politique... et séduit les jeunes - sur les 86 millions d'électeurs, 25 millions ont moins de 30 ans.
Les électeurs doivent désigner leurs 342 députés, parmi 4.670 candidats, et leurs représentants dans les quatre assemblées provinciales, parmi près de 11.000 candidats. Les bureaux sont ouverts de 8h à 17h locales samedi, les premiers résultats sont attendus dans la soirée.
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