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Sommet de l'OTAN : Emmanuel Macron veut reprendre en main son agenda international, avant une fin de semaine sous haute tension en France

Après les émeutes qui ont secouées la France et juste avant les cérémonies du 14 juillet sur fond de remaniement, le chef de l'Etat est attendu à Vilnius. Mais ce sommet de l'OTAN ne veut pas dire qu'Emmanuel Macron aura complètement la tête ailleurs...
Article rédigé par Paul Barcelonne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Emmanuel Macron (photo d'illustration). (YVES HERMAN / POOL / REUTERS POOL)

Vilnius placée sous haute sécurité... Mais pas vraiment une pause pour Emmanuel Macron. C'est dans la capitale de la Lituanie - aux portes de la Russie - que se réunissent les États membres de l'Alliance transatlantique, l'Otan. Plusieurs points seront soulevés : à commencer par l'intégration de la Suède à l'Alliance, finalement approuvée par la Turquie, lundi 10 juillet dans la soirée ; et envoyer un message de soutien à l'Ukraine qui poursuit une difficile contre-offensive face à Moscou.

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Comme un symbole, cette réunion des 31 dirigeants se tient mardi et mercredi 12 et 13 juillet à quelque 35 km de la frontière avec le Biélorussie, allié de Moscou, et non loin de l'enclave russe de Kaliningrad. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est d'ailleurs attendu sur place.

Une page se tourne

Ce sommet organisé à Vilnius doit permettre de "tenir la Russie en respect", dit encore la présidence. Cela sera aussi l'occasion de réaffirmer que l'Ukraine adhérera "un jour" à l'Otan. Aujourd'hui, l'Alliance est "remobilisée" par la guerre, selon les mots d'Emmanuel Macron, "le pire des électrochocs". Loin donc de "l'état de mort cérébrale", que décrivait le président français en 2019. 

Mais cette alliance est aujourd'hui divisée. Si l'Otan ne fournit pas d'armes létales à l'Ukraine, les Etats-Unis lui ont promis la livraison de bombes à sous-munitions, une arme controversée et interdite en France.

L'objectif de ce déplacement est avant tout de montrer que l'agenda présidentiel reprend son cours normal et qu'une page se tourne, après les violences urbaines provoquées par la mort du jeune Nahel à Nanterre. On s'en rappelle : durant les émeutes, Emmanuel Macron avait été obligé de rentrer en vitesse d'un Conseil européen à Bruxelles, et, même, d'annuler une visite d'Etat en Allemagne, au début du mois. 

Des proches d'Emmanuel Macron alimentent encore les rumeurs de remaniement

Mais pour Emmanuel Macron, c'est un autre temps qui s'ouvre, juste après les émeutes qui ont secoué le pays, et avant une fin de semaine est à forts enjeux nationaux. En effet, en plus de ce sommet diplomatique, le Président doit tirer le bilan des fameux "100 jours d'apaisement", juste avant les cérémonies du 14 juillet sur fond de remaniement.

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Pour autant, l'exécutif reste encore très prudent à l'approche des festivités de la fête nationale. Les regards seront braqués sur la nuit de jeudi à vendredi, avec le risque de nouvelles violences. Ce sommet de l'Otan en Lituanie, loin de Paris, n'est pourtant pas complètement synonyme de bouffée d'oxygène pour la Première ministre et son gouvernement : plusieurs conseillers et proches d'Emmanuel Macron alimentent encore les rumeurs de remaniement. Certains pariaient sur le week-end dernier ou sur ce début de semaine, mais "la fenêtre de tir" semble s'est refermée, glisse-t-on. "Tout cela rallonge encore le chemin de croix", pense un conseiller important du président. 

Pour autant, ce sommet de l'Otan en Lituanie ne veut donc pas dire qu'Emmanuel Macron aura complètement la tête ailleurs. Le chef de l'Etat se sait attendu, cette semaine, signe, aussi, la fin des fameux "100 jours d'apaisement et d'action" qu'il avait lui-même promis après la réforme des retraites. A son retour de Lituanie, Emmanuel Macron enfilera le costume de chef des armées avec le traditionnel discours à l'hôtel de Brienne, jeudi soir. Un discours afin de "fixer le cap, donner les grandes orientations stratégiques", explique l'Élysée.

Cette fin de semaine sera aussi marquée par la réception du Premier ministre indien Narendra Modi, invité d'honneur du 14 juillet et de son traditionnel défilé militaire.

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