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Omar Khadr, arrêté en Afghanistan à 15 ans, a comparu mardi à Guantanamo devant un tribunal militaire d'exception

Le jeune homme, aujourd'hui âgé de 23 ans, a pris place à côté de ses avocats pour la première journée d'audience consacrée à la sélection du jury.Après avoir laissé planer le doute depuis un mois quant à un éventuel boycott de son procès, il a écouté l'accusation énoncer les cinq chefs d'accusation pesant contre lui.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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L'entrée du centre de Guantanamo (AFP)

Le jeune homme, aujourd'hui âgé de 23 ans, a pris place à côté de ses avocats pour la première journée d'audience consacrée à la sélection du jury.

Après avoir laissé planer le doute depuis un mois quant à un éventuel boycott de son procès, il a écouté l'accusation énoncer les cinq chefs d'accusation pesant contre lui.

Parmi eux : "meurtre", "espionnage" et "soutien matériel au terrorisme".

Omar Khadr est accusé d'avoir lancé en juillet 2002 en Afghanistan la grenade qui a tué Christopher Speer, un soldat américain de 28 ans, lors de l'attaque d'une cache d'Al-Qaïda dans laquelle il confectionnait des bombes.

Fils d'un haut responsable d'Al-Qaïda mort en 2003, l'adolescent a passé son enfance entre le Canada, l'Afghanistan et le Pakistan. Il nie avoir lancé la grenade et ses avocats estiment que ce procès est "le premier d'un enfant soldat dans l'histoire moderne".

Jugé par des militaires pour le meurtre d'un militaire
Quinze officiers ont écouté mardi les instructions du juge militaire leur expliquant que le gouvernement américain avait la charge de prouver la culpabilité de l'accusé et qu'ils devaient prendre leur décision sans avoir de doute, mais sans "certitude mathématique" non plus.

L'accusation, puis la défense, ont ensuite commencé à les interroger collectivement, peignant la complexité d'un procès qui intervient huit ans après les faits et implique un accusé, mineur à l'époque des faits, jugé par des militaires pour le meurtre d'un militaire.

"Pensez-vous qu'il est injuste de présenter comme preuve des déclarations faites par l'accusé?", "pensez-vous qu'il n'est pas bienvenu de juger quelqu'un huit ans après les faits" ou "de juger un mineur pour des faits graves?", a demandé le procureur Jeff Groharing.

Un prévenu souriant
"J'ai l'honneur et le privilège de défendre Omar Khadr", a de son côté déclaré Jon Jackson, son avocat militaire, en se présentant aux jurés potentiels. "Omar, peux-tu te lever et dire bonjour ?", a-t-il ajouté, alors que l'accusé, qui a passé un tiers de sa vie dans les geôles de Guantanamo, se levait et saluait en souriant.

Le lieutenant colonel Jackson a ensuite passé en revue les différentes difficultés qui vont ponctuer le procès. "Il existe des preuves scientifiques montrant que la mémoire des faits est moins bonne à mesure que le temps passe", a-t-il lancé.

"Etes-vous d'accord pour dire que les enfants peuvent être influencés négativement par leurs parents?", "Que pensez-vous en me voyant moi, un militaire, en train de défendre Omar, accusé du meurtre d'un militaire?, a-t-il demandé.

A l'issue de la procédure de sélection, le jury doit être composé d'au moins cinq officiers.

Lundi, le juge militaire chargé du dossier, Patrick Parrish, avait créé la surprise en estimant recevables comme éléments à charge les "aveux" que Omar Khadr dit avoir fait sous la contrainte dans la prison de Bagram en Afghanistan puis à Guantanamo .

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