Cet article date de plus de neuf ans.

Niger : cinq morts après des manifestations contre Charlie Hebdo

Les manifestations anti Charlie Hebdo s'intensifient dans les pays musulmans. Algérie, Mali, Sénégal, Pakistan, mais aussi Yémen et Niger, où cinq personnes ont été tuées samedi.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Manifestation à Niamey samedi contre Charlie Hebdo, les caricatures de Mahomet et le président du Niger, Mahamadou Issoufou, qui fait partie des chefs d'Etat africains qui ont participé à la Marche républicaine le 11 janvier à Paris © Reuters/Tagaza Djibo)

Le numéro des "survivants" de Charlie Hebdo caricaturant le prophète Mahomet, la larme à l’œil, provoque depuis sa parution mercredi dernier la colère dans plusieurs pays musulmans. La tension est encore montée d'un cran ce samedi dans la capitale nigérienne Niamey. Le président Issoufou a fait état d'un bilan de cinq morts ce samedi.

Les manifestations contre Charlie Hebdo continuent samedi et dégénèrent au Niger. Le reportage de Joanna Yakin

Environ un millier de manifestants, dont beaucoup de jeunes, se sont rassemblés près de la grande mosquée en dépit de l'interdiction et des policiers anti-émeute. Parfois munis de pierres et des gourdins, ils ont scandé "A bas la France ! ", "A bas Charlie Hebdo ! ". Au moins sept églises, probablement bien plus, ont été incendiées et des locaux d’entreprises françaises saccagés. Si bien que l'ambassade de France à Niamey a appelé ses ressortissants à "éviter toute sortie"

Une vingtaine d'oulémas a appelé les manifestants de au calme et le président Mahamadou Issoufou, qui fait partie des six chefs d'Etat africains qui ont participé à la Marche républicaine le 11 janvier à Paris, devrait intervenir ce soir à la télévision.

Des incidents ont également éclaté ce samedi à Gaza. Des tags ont été dessinés sur les murs du centre culturel français avec des messages tels que : "Vous irez en enfer journalistes français" et l'inscription "Tout mais pas le prophète".

Même colère hier au Pakistan, en Jordanie, au Mali ou en encore en Algérie où des drapeaux français ont été incendiés. Des comportements  "intolérables ", a réagi ce matin le président François Hollande qui a rappelé que la liberté d’expression faisait partie des valeurs de la France. Samedi soir, le Quai d'Orsay a condamné le recours à la violence.

►►► A LIRE AUSSI |  [Hollande : "Nous sommes un seul pays, un seul peuple, une seule France"](http://www.franceinfo.fr/actu/faits-divers/article/hollande-nous-sommes-un-seul-pays-un-seul-peuple-une-seule-france-632345 " "Nous sommes un seul pays, un seul peuple, une seule France"") 

"J'ai entendu des coups de feu et la clameur des gens dans la rue ", raconte une expatriée joint par nos confrères de France Inter. "J'étais très étonnée " que la situation soit "si violente au Niger ", confie-t-elle. Cette Française, qui souhaite rester anonyme par peur des représailles, est installée au Niger depuis plusieurs années. Depuis qu'elle a déménagé dans ce pays, "c'était très calme ", raconte-t-elle,  il n'y a jamais eu de geste ou de parole agressifs vis-à-vis de nous ".

"On est beaucoup d'expatriés à être étonnés que ce soit si violent au Niger" (une expatriée française)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.