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Nicolas Sarkozy au Rwanda s'incline devant les victimes du génocide et reconnait les erreurs de la France

Nicolas Sarkozy est arrivé ce matin au Rwanda. Étape clé de sa tournée africaine. Le chef de l'État français s'est incliné devant les vicitimes du génocide. Dans une conférence de presse commune avec son homologue Paul Kagamé il a reconnu les erreurs de la France.
Article rédigé par franceinfo
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"Au nom du peuple français, je m'incline devant les victimes du génocide des Tutsis ". Les mots de Nicolas Sarkozy étaient attendus au Rwanda. Ces mots, le chef de l'État français les a écrits sur le livre d'or du mémorial consacré à ces victimes du génocide. "L'humanité conservera à jamais la mémoire de ces innocents et de leur martyr" a ajouté le président de la République.Pas de commentaires en revanche de Nicolas Sarkozy sur les accusations du régime rwandais. L'actuel gouvernement affirme que la France a soutenu les génocidaires.

Devant une photographie montrant un véhicule militaire français passant
devant un groupe de civils armés de fusils, accompagné d'une légende indiquant
que "la France a joué un rôle en armant et en entraînant les forces armées
rwandaises", le guide lui a lancé: "ici, c'est la responsabilité des Français ".

Nicolas Sarkozy est resté muet.

Nicolas Sarkozy s'est ensuite entretenu avec son homologue Paul Kagamé. Le président français a évoqué des "graves erreurs d'appréciation " et "une forme d'aveuglement quand nous n'avons pas vu la dimension génocidaire du gouvernement du président qui a été assassiné, des erreurs dans une opération Turquoise engagée trop tardivement et sans doute trop peu ", a poursuivi le chef de l'Etat français.

Sans doute pas suffisant pour les rescapés qui réclamaient des excuses officielles.Autre question évoquée lors de la conférence de presse commune entre les deux chefs d'État : la poursuite des auteurs du génocide. Nicolas Sarkozy a demandé
que tous les responsables soient "retrouvés et punis ", et cela "où qu'ils se trouvent"

"Est-ce qu'il y en a en France? C'est à la justice de le dire. Nous venons
de refuser l'asile politique à une des personnes concernées, et il y a une
procédure judiciaire engagée
", a-t-il également indiqué en faisant référence,
sans la nommer, à Agathe Habyarimana, la veuve du prédécesseur de Paul Kagame. Une information judiciaire a été ouverte en novembre 2007 en France contre Agathe Habyarimana pour "complicité de génocide et de crime contre l'humanité ", mais elle n'a toujours pas été convoquée par la justice.

Les chefs d'État ont également posés les bases d'une nouvelle coopération bilatérale qui couvrira de nombreux domaines (commerce, éducation, santé). Paul Kagamé s'est engagé à venir au prochain sommet France-Afrique, à Nice fin avril, "avec une contribution". 

Autres signes de la normalisation : le centre culturel français de Kigali rouvrira ses portes avant la fin du premier semestre et l'école française Saint-Exupéry à la rentrée prochaine.

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