Naoto Matsumura, le dernier homme de Fukushima
En mars 2011, Naoto Matsumura vivait à
Tomioka, à moins de 20 km de la centrale de Fukushima. Quand l'ordre
d'évacuation est donné, il ne veut pas quitter la ferme où vit sa famille
depuis cinq générations. Il décide donc de rester avec sa mère très malade.
"Au bout de 3
jours je suis sorti de ma maison ce qui m'a frappé c'est le silence. J'ai vu un
pauvre chien attaché, il n'avait rien à manger ni à boire. Je l'ai donc
nourri et un autre chien à côté a
commencé à aboyer pour me réclamer aussi de le nourrir. Et c'est comme ça que
je me suis aperçu qu'il y avait des milliers d'animaux abandonnés autour de
Fukushima".
C'est ce combat qui va lui valoir la
sympathie du public et le soutien de milliers de personnes. Naoto Matsumura va
braver le danger pour s'opposer à l'abattage des animaux de la zone contaminée.
Il va s'en occuper et exprimer haut et fort sa colère contre l'industrie
nucléaire qui a bouleversé sa vie.
"Je n'étais pas
anti-nucléaire avant, Tepco m'avait lavé le cerveau. Mais vous en France aussi
vous avez des centrales nucléaires encore plus vieilles que celles qu'il y a au
Japon et elles peuvent elles aussi exploser".
C'est ce message que Naoto Matsumura
est venu délivrer en France. A 54 ans,
aujourd'hui il semble en forme même si ces médecins lui ont dit qu'il est le
champion de la contamination. Pour Antonio Pagnotta, le photojournaliste qui a
écrit le livre le dernier homme de Fukushima sur Matsumura, pense aussi que
c'est une force de la nature :
"Sa résistance aux radiations et le travail qu'il fait représentent le travail de trois hommes. Au début, on l'a pris pour un fou, aujourd'hui on sait que c'est un sage".
Un sage qui fait part aujourd'hui de
son expérience. Une aubaine pour ceux qui militent pour la sortie du nucléaire,
en tous cas un témoignage troublant dans
un pays comme la France qui compte 58
réacteurs.
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