: Vidéo "Être dans un état de stress entraîne la récidive" : en Arabie saoudite, des ex-détenus sont pris en charge dans un centre de déradicalisation

C’est un centre unique au monde. Le centre Mohamed Ben Nayef, ouvert il y a treize ans en banlieue de Ryad, en Arabie saoudite, prend en charge d'anciens détenus condamnés pour terrorisme. Au total, 4 096 personnes sont déjà passées dans ce qu'on appellerait en France un centre de déradicalisation. Ils y restent en moyenne trois mois, mais leur séjour peut durer jusqu'à un an. 

Au pays d’un islam conservateur, ce centre prône une prise en charge très humaine pour réintégrer les ex-détenus à la société. "Les pensionnaires plus radicaux ne sont pas mélangés aux autres, précise Abou Maghayef, le directeur du centre. Ils ne doivent pas les croiser." Actuellement, 160 hommes vivent derrière ces murs épais. Comme partout dans le pays, tout est impeccable. Les fleurs et les oiseaux font presque oublier les barbelés à l'exterieur.

Ces anciens détenus, certains condamnés à 20 ans de prison avant de venir ici, sont pris en charge par 116 référents religieux. L’islam conservateur reste de rigueur mais les psychologues comme le docteur Meshal Maguil sont presque autant nombreux. "Si un pensionnaire retourne dans notre société sans avoir réglé ses problèmes psychologiques, comme l’anxiété par exemple, il va rebasculer, explique-t-il. Être dans un état de stress entraîne la récidive", affirme-t-il.

Cette prise en charge semble très éloignée de ce que peut-être la justice dans le pays. Le jour de la visite du centre, 37 hommes ont été exécutés à Ryad pour avoir "formé une cellule terroriste". Le centre assure que 88% de ses ex-pensionnaires ont totalement rompu avec les organisations terroristes. Un chiffre impossible à vérifier. Cette méthode saoudienne en tout cas intéresse. Plus de 450 délégations venues du monde entier ont déjà visité le centre Mohamed Ben Nayef.