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Nouvelle tendance à Dubaï : posséder un animal sauvage

Signe d'excentricité? Valorisation de l'ego? Il semblerait que les serpents, tigres et autres guépards soient de plus ne plus prisés par la classe aisée des Emirats Arabes Unis. Une nouvelle tendance qui provoque la colère des associations de protection des animaux.
Article rédigé par Valerie Kowal
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un tigre dans un véhicule dans le centre-ville de Dubaï (Twitter)

A Dubaï, en l'espace de quelques jours au printemps 2014, plusieurs dizaines de photos que l'on pourrait qualifier de délirantes ont été postées sur les réseaux sociaux. Dernière folie en date : conduire en plein milieu d'une rue bondée de la marina avec un lion comme seul et unique passager. 


Et l'insolite peut parfois tourner à l'incident. Ainsi des photos montrant des jeunes faisant boire de la vodka à un jeune singe dans une boîte de nuit ont tourné sur les réseaux sociaux. Les indélicats ont été bannis à vie de l'établissement suite à une vague d'indignation sucitée par ces photos. Les autorités de Dubaï ont été obligées de rappeler la dangerosité de posséder de tels animaux. 


Le phénomène n'est pas nouveau. Déjà fin 2011, des guépards en laisse ont été photographié à Dubaï et Abu Dhabi. Des photos qui ont attisé la colère des associations de protection des animaux.

  (Twitter)



Un rapport du 999 English Magazine (journal officiel du ministère de l'Intérieur) révèle que la demande de félins a explosé. Pour 3000 euros, on peut s'offrir un animal exotique. Le fils de l'actuel Sheikh de Dubaï possède lui aussi un tigre blanc avec lequel il s'affiche très librement dans des vidéos postées sur le net. La plupart de ces animaux sont déclarés et légaux. Cependant, les Emirats Arabes Unis ont une législation très claire sur la question des animaux sauvages illégaux. Il en coutera 10 000 euros d'amende et une peine de prison pouvant aller jusque 6 mois pour les contrevenants. Il semble pourtant que les Emiratis ne soient pas impressionnés, par cette législation selon le Journal International.fr.



Pour le docteur Reza Khan, spécialiste de la vie animale sauvage et des zoos au département des parcs publics et de l'horticulture dans le municipalité de Dubaï : «Les gens gardent des animaux dangereux pour impressionner leurs amis et leurs collègues». Une histoire d'apparence, d'ego mais aussi une dérive publique qui fait courir un réel risque à la population. Chaque semaine, la presse se fait l'écho d'une nouvelle affaire. Souvent, un animal sauvage égaré et apeuré est retrouvé en centre-ville.

Le lieutenant-colonel Awadh Saleh Al Kindi, rédacteur en chef de 999 English Magazine s'inquiète : «Les animaux sauvages appartiennent au milieu sauvage et non aux 4X4 dans les rues de la ville. Ils ne sont pas faits pour les espaces confinés où ils deviennent déprimés et agressifs. Ils n'appartiennent pas à nos rues. Malheureusement, ils servent de purs symboles pour certains propriétaires. Ces propriétaires d'animaux exotiques ne réalisent pas qu'ils mettent les résidents en danger et qu'ils contribuent au commerce illégal des bêtes sauvages». Il souhaite que le monde sauvage quitte les villes et ne soit plus soumis au trafic et désire mettre un point final à cette excentricité qui devient «une menace nationale».




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