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Moyen-Orient : Donald Trump veut créer une «Otan arabe» pour contenir l’Iran
Dans la logique des déclarations incendiaires de Washington contre Téhéran, le «Wall Street Journal» révèle que l’administration Trump tente de mettre sur pied une coalition militaire arabe pour contenir l’ennemi commun qu’est la République islamique d’Iran. Une alliance qui n’exclut pas une coopération israélienne et pour laquelle les Etats arabes concernés demandent des compensations.
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Selon plusieurs diplomates de pays du Moyen-Orient, la nouvelle administration américaine mène en ce moment des pourparlers avec des Etats arabes alliés pour mettre sur pied une coalition militaire destinée à contrer l’ennemi commun iranien. Une alliance qui impliquerait même des échanges de renseignements avec l’Etat Hébreu.
Une coalition arabe de défense mutuelle soutenue par Israël et les Etats-Unis
Le très sérieux Wall Street Journal, qui révèle cette affaire, précise qu’il s’agit de l’Arabie Saoudite et des Emirats arabes unis, deux Etats officiellement en guerre avec Israël, ainsi que l’Egypte et la Jordanie, signataires, eux, d’accords de paix avec ce pays.
Citant cinq personnes officiellement impliquées dans ces pourparlers, le journal économique américain précise que d’autres pays arabes pourraient rejoindre cette alliance. Celle-ci serait conçue sur le modèle du système de défense mutuelle de l’Otan en Europe et sur la base du principe que toute attaque contre un de ses membres serait une attaque contre tous.
Les Etats-Unis fourniraient un soutien militaire et de renseignements, similaire à celui apporté à la coalition créée par Ryad contre la rébellion Houthie au Yémen. Quant à la question de savoir comment une telle alliance pourrait s’accommoder de la présence israélienne, un diplomate arabe a répondu: «Le rôle d’Israël se réduirait à un échange de renseignements. Pas d’entraînement ni de forces au sol. Ils communiqueraient des informations et localiseraient des cibles. Quelque chose que les Israéliens savent faire.»
Selon la correspondante du Wall Street Journal au Moyen-Orient, les diplomates arabes ont précisé qu'Israël et l'Arabie Saoudite échangeaient déjà des renseignements sur l'Iran et ses proches, tels que la milice libanaise du Hezbollah.
Ces révélations interviennent au moment où Washington tente, en dépit du décret anti-immigration connu sous le nom de «Muslim ban», de réveiller ses alliances arabes pour contenir l’influence exercée par l’Iran dans la région.
Une proposition alléchante pour les alliés arabes, mais pas sans contreparties
Une proposition alléchante pour l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis qui auraient formulé quelques demandes en retour. Les deux pays cherchent en effet à obtenir de Donald Trump l’annulation d’une loi, votée le 28 septembre 2016, qui permet aux familles des victimes d’attentats terroristes, notamment du 11-Septembre 2001, de poursuivre en justice les pays dont les terroristes sont ressortissants. Sur les 19 pirates de l’attaque contre le World Trade Center, 15 étaient Saoudiens.
Autres contreparties, les diplomates impliqués dans ces pourparlers ont suggéré qu’un frein à la colonisation de la Cisjordanie et un recul sur le projet de transfert de l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem faciliteraient une coopération plus ouverte avec Israël. Des pierres d’achoppement sur lesquelles l’administration Trump a déjà rétropédalé.
Une perspective séduisante également pour Benjamin Netanyahu. «Je crois que la grande opportunité pour la paix viendra d’une approche régionale impliquant nos partenaires arabes de fraîche date», a-t-il déclaré lors de la conférence de presse conjointe avec le président américain, le 15 février 2016.
Une «Otan arabe» pour contrer l’Iran, menace sérieuse ou manœuvre d’intimidation? La fuite sur la nouvelle stratégie régionale américaine s’est en tout cas accompagnée ces derniers temps d’un échange «d’amabilités» entre Washington et Téhéran. Le président Trump et son secrétaire à la Défense, James Mattis, ont récemment qualifié l’Iran de «plus grand Etat soutenant le terrorisme au monde», tandis que le guide suprême estimait que «Trump montre le vrai visage des Etats-Unis».
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