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Les mandéens, une communauté religieuse en danger

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Les mandĂ©ens, nĂ©s aux premiers siĂšcles de notre Ăšre, sont les seuls membres issus du mouvement religieux baptiste (disciples de Jean le Baptiste) Ă  avoir traversĂ© le temps jusqu’à nos jours.

Ils parlent traditionnellement un dialecte oriental, une forme d'araméen, la langue du Christ.
 
Ni ascÚtes, ni célibataires, ils prÎnent le mariage, la procréation et la vie de famille comme socles de leur croyance.
 
Ayant majoritairement fui aprĂšs 2003 l’Irak, leur terre d’adoption, ils sont aujourd’hui menacĂ©s de disparition.
 
En septembre 2012 a dĂ©butĂ© l’édification d’un centre culturel mandĂ©en Ă  Bagdad.
 

Douze photos les représentant lors de leurs rites baptismaux illustrent ce propos.

 

Si les sectes gnostiques étaient trÚs nombreuses dans le monde antique, celle des mandéens est la seule à avoir survécu à travers les siÚcles.
 
Mais son origine reste trĂšs floue et porte Ă  controverse. Alors que certains chercheurs pensent qu’il s’agit  d’une branche hĂ©rĂ©tique du judaĂŻsme Ă  l’origine du christianisme, d’autres estiment que cette secte a Ă©tĂ© au contraire fortement influencĂ©e par les chrĂ©tiens. (REUTERS/Thaier Al-Sudani)
Il existe de nombreux textes mandĂ©ens, mais leur principal recueil sacrĂ© est le GinzĂą (le TrĂ©sor), appelĂ© Ă©galement Grand Livre ou Livre d’Adam. Il a Ă©tĂ© Ă©crit aux VIIe et VIIIe siĂšcles.
 
Mais le mystĂšre de leurs racines reste entier, car il existe plusieurs versions Ă©crites de l'origine de la crĂ©ation de l’univers, ce qui expliquerait la prĂ©sence de diffĂ©rentes influences aussi bien chrĂ©tiennes que juives ou encore zoroastriennes. (REUTERS/Thaier Al-Sudani  )
La doctrine dualiste du «monde d'en haut» et du «monde d'en bas», qui constitue l’un des concepts majeurs de leur religion, a sans aucun doute Ă©tĂ© influencĂ©e par le prophĂšte Zoroastre.
 
Le fondateur du zoroastrisme prĂȘchait un dualisme reposant sur la bataille entre le bien et le mal, la lumiĂšre et les tĂ©nĂšbres. (REUTERS/Thaier Al-Sudani)
OĂč est nĂ© le mandĂ©isme ? En Palestine ou en MĂ©sopotamie ? LĂ  aussi les avis des historiens divergent. La plupart s’accordent cependant Ă  penser que les premiĂšres communautĂ©s se sont installĂ©es au sud du Levant (IsraĂ«l, Territoires palestiniens, Jordanie) et au sud-ouest de la Syrie, sur le plateau du Golan, et dans une moindre mesure au Liban et en Egypte. (REUTERS/Michael Kooren)
Les deux conflits entre les Juifs et les Romains en JudĂ©e (anciens royaumes d’IsraĂ«l) - la guerre de Kitos (115-117) et la rĂ©volte de Bar Kokhba (135) -, ainsi que la destruction de JĂ©rusalem par Rome est sĂ»rement Ă  la source de leur exil.
 
Ils auraient alors migrĂ© en MĂ©sopotamie, l’Irak d’aujourd’hui, entre les fleuves l’Euphrate et le Tigre. Certains d’entre eux ont rejoint Ă©galement la province du Khouzistan en Iran. (REUTERS/Thaier Al-Sudani)
Les mandĂ©ens ne reconnaissent pas les principaux prophĂštes que sont JĂ©sus-Christ, Mahomet, et MoĂŻse qu’ils considĂšrent comme des imposteurs. Ils rejettent aussi Abraham et ses descendants, les premiers circoncis de l’Ancien Testament.
 
Pour eux au contraire, la circoncision est considĂ©rĂ©e comme un pĂ©chĂ© et non comme un acte de purification. Ils ne reconnaissent que Jean le Baptiste, leur principal et dernier prophĂšte qu’ils nomment Yahya Yuhanna (celui qui donne la vie). (AFP PHOTO/SABAH ARAR)
Comme chez les chrĂ©tiens, la puretĂ© s’acquiert par le baptĂȘme, qu’ils pratiquent plusieurs fois dans l’annĂ©e tout au long de leur vie. Le baptĂȘme est un rituel qu'a reçu JĂ©sus de Jean-Baptiste, dans le fleuve du Jourdain.
 
Cette pratique les oblige Ă  vivre prĂšs de l’eau. Ce qui explique leur choix de s’installer en Irak surnommĂ© «le pays des deux fleuves», en raison de la prĂ©sence du Tigre et de l'Euphrate. (REUTERS/Mohammed Ameen)
Mais les successives guerres du Golfe ont rĂ©duit considĂ©rablement leur prĂ©sence sur le sol irakien. De 100.000 membres au dĂ©part, ils ne sont plus que 5.000 aujourd’hui dans le pays. (REUTERS/Michael Kooren)
En 2003, 60 Ă  70.000 mandĂ©ens ont fui vers l’Iran, dans le Khouzistan, la Syrie, la Jordanie ou encore l’Australie, l’IndonĂ©sie, la SuĂšde, le YĂ©men et les Etats-Unis. Ceux qui sont restĂ©s ont vĂ©cu dans la rĂ©gion de Bassora, prĂšs des rives du  golfe Persique au sud de l'Irak et l'Iran. (REUTERS/Ceerwan Aziz)
L’éparpillement des mandĂ©ens dans ces nombreux pays met en danger la pĂ©rennitĂ© de leur communautĂ©. De plus, le fait de ne pas ĂȘtre rattachĂ©s Ă  une religion les fragilise. IsolĂ©s, ils sont plus vulnĂ©rables et en danger. (REUTERS/Michael Kooren)
Dans des pays comme la Syrie ou la Jordanie, il leur est trÚs difficile de pratiquer leur religion. En Iran, beaucoup sont persécutés.
 
En Irak, cette communautĂ©, qui est pacifiste et qui refuse d’utiliser des armes, est la proie rĂ©guliĂšre de bandes armĂ©es et de groupe radicaux islamistes. Ces derniers n’hĂ©sitent pas Ă  tuer les hommes, violer les femmes, circoncire les garçons et kidnapper les jeunes filles pour les marier de force. (AFP PHOTO/SABAH ARAR)
Seuls au monde, sans aide de la communauté internationale, les mandéens risquent de disparaitre.
 
Dans leur croyance, si le dernier de ses membres venait à mourir, l’apocalypse aurait alors lieu sur Terre. (REUTERS/Thaier Al-Sudani)

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