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Le prix Sakharov pour Raif Badaoui, blogueur saoudien condamné au fouet

Le blogueur saoudien Raif Badaoui a obtenu le prix Sakharov pour la liberté d’expression, décerné par le Parlement européen. L’homme a été condamné par la justice saoudienne à recevoir 1000 coups de fouet pour insulte à l’islam.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Raif Badawi (Amnesty International)

Sa condamnation à 10 ans de prison et surtout à la flagellation avait secoué l’opinion internationale. Margot Wallstromm la ministre suédoise des Affaires étrangères n’avaient pas hésité à parler de punition «médiévale». La condamnation à 1000 coups de fouet a été interrompue à 50, officiellement pour des raisons de santé. Mais l’épouse de Raif Badaoui, qui vit au Canada, a indiqué mardi que la peine pourrait reprendre prochainement.
 
Raif Badaoui avait été arrêté en juin 2012 dans le cadre d’une loi punissant la cybercriminalité, après avoir critiqué sur son blog la police religieuse saoudienne. Un juge avait ordonné la fermeture de son site. En 2013, le tribunal de Jeddah le condamne en première instance, condamnation alourdie en appel le 5 novembre 2014, et appliquée sur une place publique de la ville le 9 janvier 2015.
 
L’indignation de la communauté internationale est à son comble. En France, une pétition d’Amnesty recueille 100.000 signatures. Mais, écrit l’ONG, «en n’annulant pas sa condamnation, les autorités ont fait preuve d’un mépris total pour la justice et pour les dizaines de milliers de voix dans le monde qui demandent sa libération immédiate et sans condition.»


Mais en matière de justice, l’Arabie Saoudite n’est pas un parangon de modernité. Ainsi la peine de mort y est encore largement pratiquée. Le jeudi 29 octobre 2015, un Saoudien a été décapité au sabre pour meurtre. C’est la 141e exécution dans le pays depuis le début de l’année 2015.
 
Le prix Sakharov du Parlement européen, honore chaque année depuis 1988 des personnes ou des organisations ayant apporté une contribution exceptionnelle à la lutte pour les droits de l'Homme. Nelson Mandela, Aung San Suu Kyi ou encore la jeune militante pakistanaise Malala Yousafzaï figurent au nombre des lauréats.

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