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La seconde vie des panneaux électoraux en Irak
Les Irakiens ne font guère confiance à leurs hommes politiques. Mais pour une fois, ils ont trouvé un intérêt dans les élections législatives du 30 avril. Le scrutin à peine fini, les panneaux électoraux ont été démontés et la ferraille recyclée par les plus démunis.
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Près d’un quart de la population irakienne vit sous le seuil de pauvreté. Sa subsistance, elle la doit à une économie parallèle faite de débrouille et de trafics.
Aussi, pour beaucoup, toute la ferraille qui a servi à l’affichage est une aubaine. Et son recyclage semble totalement légitime aux yeux de ces ferrailleurs qui nient être des pilleurs. Les élections sont passées, disent-ils, et comme l’Etat ne fournit pas de boulot, il ne reste que cela pour survivre. Du reste, dès la fermeture des bureaux de vote à 18h, ils étaient à l’œuvre.
Tous partagent la même détestation des politiques accusés d'être «planqués», au mieux dans la zone verte, la zone hyper sécurisée du centre ville, au pire à l'étranger.
«J’ai un nouveau toit maintenant», dit un homme au journaliste de l’AFP. Car beaucoup de Bagdadis dorment dans des maisons sans toiture, sous des bâches distribuées par le HCR. Les panneaux électoraux feront de meilleurs abris.
D’autres revendront leur butin pour quelques dinars. En Irak, on ne fait pas la fine bouche sur ce genre de revenu.
Quant aux élections, malgré le déploiement impressionnant de forces de sécurité, la BBC fait état de cinquante attaques, soit contre des bureaux de vote soit contre des électeurs. Des attaques qui ont coûté la vie à quatorze personnes, selon le bilan de la BBC, considéré comme «bon» par les autorités. Les résultats seront connus durant le mois de mai.
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