L'Arabie saoudite abolit la peine de flagellation
Cette peine de flagellation était applicable en cas de meurtre, d'atteinte à "l'ordre public" ou même de relations extra-conjugales.
L'Arabie saoudite a aboli la très critiquée peine de flagellation pour "se conformer aux normes internationales des droits humains [contre] les châtiments corporels", selon un document de la Cour suprême consulté samedi 25 avril par l'AFP. Le royaume ultraconservateur essuie de vives critiques des ONG en raison des violations des droits de l'homme, notamment l'existence d'une peine de flagellation applicable en cas de meurtre, d'atteinte à "l'ordre public" ou même de relations extra-conjugales.
Sans préciser la date exacte de cette décision, la plus haute instance judiciaire du royaume indique les magistrats devront désormais opter pour l'emprisonnement ou des amendes, ainsi que des peines alternatives telles que les travaux d'intérêt général. Selon ce document, l'abolition de la peine de flagellation intervient dans le cadre "des réformes et avancées réalisées en matière de droits humains", sous la supervision du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane.
Le prince héritier critiqué par les ONG
Ce dernier, dirigeant de facto du pays depuis 2017, est particulièrement pointé du doigt par les organisations de défense des droits de l'homme. L'ouverture économique et sociale que "MBS" a menée en Arabie saoudite s'est accompagnée d'une répression accrue contre les dissidents. Le cas du blogueur Raif Badawi a particulièrement marqué l'opinion publique internationale. Défenseur de la liberté d'expression, ce Saoudien a été condamné en 2014 à 1 000 coups de fouet et 10 ans de prison pour "insulte" à l'islam. En 2015, il a obtenu le prix Sakharov pour la liberté de l'esprit, décerné par le Parlement européen qui avait appelé à sa libération "immédiate".
L'annonce de la suppression de la flagellation intervient au lendemain de vives critiques d'ONG contre le royaume, après la mort en prison du militant des droits de l'homme Abdallah al-Hamid, des suites d'un AVC. Il purgeait une peine de 11 ans pour avoir "rompu l'allégeance" au roi saoudien, "incité au désordre" et cherché à déstabiliser la sécurité de l'Etat, selon Amnesty International.
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