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Koweït: le test ADN, nouvelle arme contre le terrorisme

Les autorités du Koweït ont décidé de soumettre Koweïtiens et résidents étrangers à un test ADN obligatoire. Le Conseil des ministres a adopté une loi, le 13 juillet 2015, après l’attentat anti-chiite dans une mosquée de Koweït fin juin, le plus meurtrier de l'histoire du riche émirat pétrolier du Golfe.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Sunnites et de chiites ont prié ensemble, vendredi 3 juillet 2015, dans la Grande mosquée de Koweït en présence de l'émir et des hauts dirigeants du pays. ( AFP PHOTO / YASSER AL-ZAYYAT)

Le Koweït, qui s'est déclaré en état de guerre contre le «terrorisme», a instauré le fichage ADN pour tout le monde. Koweitiens et résidents étrangers vont devoir s'y soumettre, après qu'une mosquée chiite à Koweit a été la cible d'un attentat. Le 26 juin 2015, un kamikaze saoudien a fait sauter sa ceinture d'explosifs dans l'édifice, tuant 26 personnes et en blessant 227 autres, attaque terroriste revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). 

L'émirat a également annoncé à l'issue du Conseil des ministres la mise en place d'un comité permanent dont la mission est de coordonner l'action des différentes structures de l'Etat en matière de sécurité pour «combattre toutes les formes de terrorisme et d'extrémisme». Ce comité devra aussi lutter contre les sources de financement du «terrorisme» et intensifier les campagnes de lutte contre l'extrémisme, a précisé le cabinet koweïtien.

Sites pétroliers sous haute surveillance
Les autorités avaient été très réactives après l’attentat. Elles ont arrêté une quarantaine de suspects, déférés devant le parquet pour être jugés. Les forces de sécurité ont été placées en état d'alerte et la surveillance autour des sites sensibles, notamment pétroliers, a été renforcée dans l'émirat, membre de l'Opep. Une aide de 400 millions de dollars (369 millions d'euros) a été affectée au ministère de l’Intérieur après un vote au Parlement.


Toutefois, des députés chiites ont dit attendre davantage encore du gouvernement pour mettre fin à la discrimination et lutter contre l'extrémisme. Selon l'analyste chiite Abdelwahed al-Khalfan, «les chiites koweïtiens sont frustrés parce que le gouvernement ne fait pas assez pour contenir les incitations (aux violences) confessionnelles à leur encontre».
 
Renforcement de l'unité nationale
Un autre analyste koweïtien, Dhafer al-Ajmi, a estimé pour sa part que «ce grave attentat a contribué largement au renforcement de l'unité nationale». L'émir et de hauts dirigeants du pays avaient, en effet, rejoint des milliers de sunnites et de chiites réunis à la Grande mosquée de Koweït pour la prière du vendredi, le 3 juillet 2015. Fait exceptionel dans ce lieu de culte sunnite.

Aux opposants à cette mesure qui voient dans ces tests ADN une violation de la vie privée, le ministre de la Santé Mohammed al-Abdallah al-Sabah, a répondu: «Le Koweït applique d'ores et déjà un test d'ADN obligatoire avant le mariage afin d'éviter la transmission de pathologies génétiques.»
 

Les visiteurs et les touristes seront-ils concernés par ce nouveau fichage ADN? Le gouvernement n'a pas encore donné de réponse.

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