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Irak : «Nous hisserons bientôt le drapeau irakien à Mossoul»

Après avoir libéré Falloujah, l’armée irakienne se dirige vers le dernier bastion de l’organisation djihadiste Etat islamique : Mossoul. En un an, Daech a perdu les deux tiers de ses territoires en Irak. La «mère des batailles» s’annonce dure et longue.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min

La scène se veut martiale, historique. Après la libération totale de Falloujah, le Premier ministre irakien a voulu rassurer ses concitoyens. Devant l'hôpital de la ville, drapeau irakien autour du cou, Haider al-Abadi réitère sa promesse : «Nous hisserons bientôt le drapeau irakien à Mossoul.» Bagdad entend réitérer le scénario qui lui a permis de récupérer de nombreuses villes. Soutien aérien de la coalition menée par Washington, encerclement de la ville par les Kurdes d’un côté et par les forces irakiennes, soutenues par les milices chiites, de l’autre. Concernant la bataille de Mossoul, l’armée irakienne avance depuis le Sud et les Kurdes par l’Est. L’aviation américaine a déjà commencé à bombarder des sites stratégiques. Une stratégie d’étranglement qui a porté ses fruits à Ramadi, et dans une moindre mesure à Falloujah.
 
La «mère des batailles» s’annonce plus difficile que la reprise de Falloujah. Des éléments de l’Etat islamique seraient en route en direction de Mossoul pour défendre leur dernier bastion en Irak. 
 
Les djihadistes de Daech sont sur la défensive, le temps des conquêtes rapides de 2014 est révolu. Falloujah avait été la première ville d'Irak à tomber aux mains de l'EI en janvier 2014. Les djihadistes avaient ensuite mené une offensive éclair leur permettant de mettre en déroute l'armée irakienne et de conquérir de vastes régions à l'ouest et au nord de la capitale Bagdad, esquisse d'un «califat» autoproclamé à cheval sur l'Irak et la Syrie. La perte de Falloujah, malgré les dénégations de Daech qui continue à affirmer que même un éventuel échec à Mossoul serait sans conséquence, est un coup dur pour l’organisation terroriste.
 
L’ensemble de la province irakienne de Ninive, dont Mossoul est le chef-lieu, est tombée aux mains de l’EI en juin 2014. Comptant environ 1,5 million d’habitants avant sa conquête, Mossoul, deuxième ville du pays, s’est vidée de près d’un tiers de sa population. Pour de nombreux spécialistes, la prise de la ville par Daech n’aurait pas pu avoir lieu sans la complicité d’anciens cadres du Baas.
 
Autopsie d'une défaite annoncée?
Sur le terrain militaire, Daech a commencé à voir ses territoires se réduire depuis la reprise de Ramadi par les Kurdes et l’armée irakienne, il y a six mois. Sur la défensive, les djihadistes ont multiplié les attentats dans la capitale. Le chef du gouvernement Haider al-Abadi pense pouvoir tenir sa promesse : libérer totalement Mossoul avant fin 2016. 

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