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Irak : Daech détient 3.500 esclaves et a enlevé 900 enfants, s’alarme l'ONU

Le rapport onusien est effarant : 18.802 civils tués et 36.245 blessés entre le 1er janvier et le 31 octobre 2015, des millions de déplacés, esclavage sexuel des femmes et des enfants. 900 enfants ont été enlevés à Mossoul par Daech pour en faire des soldats. L’ONU n’hésite plus à parler de crimes de guerre et dans certains cas de génocide.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
Des centaines de femmes et d'enfants de la minorité yazidie en Irak servent d'esclaves sexuels aux djihadistes de Daech. (Huseyin BAGIS / Anadolu Agency)

Les chiffres sont à revoir à la hausse, avertit l’ONU. 3.500 personnes – essentiellement des femmes et des enfants pour la plupart yazidis – seraient détenues comme esclaves en Irak par les djihadistes du groupe Etat islamique (EI). «L'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL, Daech, aussi appelé EI) continue de commettre des violences ainsi que des atteintes aux droits de l'Homme et au droit humanitaire, de façon systématique et massive. Ces actes pourraient, dans certains cas, équivaloir à des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité, et peut-être à un génocide», affirme le rapport de l'ONU (lien en anglais, rendu public ce mardi 19 janvier 2001).
 
Le bilan : au moins 18.802 civils tués et 36.245 blessés entre le 1er janvier et le 31 octobre 2015 et 3,2 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays depuis janvier 2014, dont plus d’un million d’enfants.

Les méthodes : exécutions de masse par fusillade, décapitation, utilisation de bulldozers (en roulant sur des personnes vivantes), en brûlant vives des personnes ou en les jetant du toit de bâtiments.

Des membres de la communauté yazidie, une minorité religieuse de la région du Kurdistan irakien, lors de la célébration de leur Nouvel an, le 18 avril 2006 près de Dohouk, à 430 km au nord-ouest de Bagdad, en Irak.  (SAFIN HAMED / AFP)

Les victimes : des personnes perçues comme étant opposées à l’idéologie et à l’autorité de l’EIIL, des personnes affiliées au gouvernement, dont d’anciens membres des forces de sécurité irakiennes, des policiers, d’anciens fonctionnaires et des agents électoraux, des membres de certaines catégories professionnelles, dont des docteurs et des avocats, des journalistes, ainsi que des chefs religieux et tribaux.

Comment l’ONU est-elle parvenue à ces chiffres ? «Le bilan se base sur des interviews avec des victimes, des déplacés, des survivants et diverses autres sources, dont le gouvernement, des ONGs, des agences de l'ONU», explique à Géopolis Cécile Pouilly, chargée de communication.

Enfants de MossoulLe rapport, préparé par la Mission d'assistance des Nations Unies pour l’Irak (MANUI) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH), ne laisse place à aucun doute : les enfants soldats qui avaient fui les combats sur la ligne de front à Anbar ont été abattus. Selon des informations reçues et vérifiées, entre 800 et 900 enfants auraient été enlevés à Mossoul par l’EIIL pour qu’ils reçoivent une éducation religieuse et une formation militaire.

Le gouvernement irakien non irréprochable. Des informations inquiétantes font état d’homicides extrajudiciaires et d'enlèvements par certains éléments associés aux forces pro-gouvernementales. Les civils fuyant les violences continuent à être confrontés à des restrictions du gouvernement, qui limite leur possibilité de rejoindre des zones sûres.
Capture d'écran d'une vidéo de propagande de Daech dans une école syrienne. (FTV/Capture d'écran d'une vidéo de propagande de Daech)
 
Les raisons de l’exil. «Ce rapport expose les souffrances durables des civils en Irak et illustre clairement ce à quoi les réfugiés irakiens tentent d’échapper lorsqu’ils fuient vers l’Europe et d’autres régions. C’est l’horreur à laquelle ils sont confrontés dans leur pays d’origine», explique le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein.

Appel de l’ONU pour protéger les civils. Le représentant spécial du Secrétaire général pour l'Irak, Ján Kubiš, déclare qu’«en dépit des pertes régulières subies face aux forces pro-gouvernementales, le fléau que constitue l’EIIL continue à tuer, mutiler et déplacer des milliers de civils irakiens et à causer des souffrances indicibles. Je réitère avec force mon appel à toutes les parties au conflit pour qu’elles s’assurent que les civils soient protégés des violences.»

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