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Dîner Hollande-Rohani : quand l'Iran célébrait le vin

Les présidents iranien et français ne dîneront pas ensemble, les 16 et 17 novembre prochains à l’Elysée. Le président Hassan Rohani a exigé un repas sans bouteille de vin, ce que la France a refusé. L'alcool a toujours empoisonné les relations entre Paris et Téhéran, pourtant la poésie persane a fait le plus bel éloge du vin et de l’ivresse.
Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Rencontre des présidents Hassan Rohani et François Hollande à l'Assemblée des Nations-Unies (New-York sept 2015)  (Reuters/alain Jocard )

Le vin servi dans les réceptions officielles de l’Elysée, va-t-il  perturber la visite à Paris du président iranien Hassan Rohani. «Les dirigeants de la République islamique d’Iran, ont pour principe de ne jamais participer à des réceptions où de l’alcool est servi» a rappelé un diplomate iranien à quelques jours de la visite.
 
Le vin de la discorde a déjà provoqué dans le passé des tempêtes diplomatiques. En 1979, lors de la visite du président Khatami à Paris, chaque détail du protocole avait dû être négocié durant des semaines, les conservateurs en Iran guettant tout faux pas du président pour s’en servir contre lui.

La poésie d'Omar Khayyam
Pourtant la poésie persane a merveilleusement parlé du vin et de l’ivresse. Un des plus beaux hommages vient du philosophe, mathématicien et astronome persan du XIe siècle, Omar Khayyam. «Veux-tu que ta vie repose sur une voie solide, Veux tu vivre affranchi de tout chagrin ? Ne demeure pas un instant sans boire du vin.»  « Depuis que le soleil et la lune brillent au firmament, on n’a rien connu de meilleur que le vin », écrivait le poète persan dans les Rubaïyat.
«Le véritable bonheur, c’est une rose, deux pains de froment, trois amis, quatre chansons et cinq flacons de vin Omar Khayyam.» Omar Khayyam qui écrit ces lignes était un grand mathématicien, à qui ont doit un traité d’algèbre et la première étude le poète persan des équations du troisième degré.
 
Les dirigeants iraniens ont visiblement oublié les belles pages de leurs plus grands poètes. S’il est vrai que l’interdiction du vin est clairement exprimée dans le Coran, le fruit de la vigne est néanmoins considéré comme l’un des délices du Paradis. Voici la description du paradis, promis aux pieux, dans le Coran. «Il y aura des ruisseaux de vin, délicieux à boire, ainsi que des ruisseaux de miel…»
 
Le poète iranien Hâfez, compare même les effets du vin aux états spirituels du pèlerin cheminant vers Dieu. «Un gnostique fit ses ablutions à l’onde claire du vin / Quand à l’aube, il alla en pèlerinage à la taverne (...) Viens, je te montrerai dans le Vin pur le secret du Temps».
 
Une prose que François Hollande pourrait rappeler au président Rohani, entre des discussions sur la Syrie et quelques accords économiques.

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