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Ces femmes imams qui dirigent la prière dans les mosquées

Une mosquée dirigée par une femme a ouvert ses portes à Copenhague, au Danemark. La prière du vendredi soir y est réservée aux femmes, mais les autres activités s’y déroulant sont ouvertes à tous. Un exemple parmi d’autres dans le monde.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Fatma Zohra, l'une des femmes imams ou mourchidates, lisant le Coran dans la mosquée al-Nidal d'Alger, en février 2015. (AFP/ Farouk Batiche )

C’est une femme qui a pris les devants. Sherin Khankan, islamologue et intellectuelle née à Copenhague d’un père syrien et d’une mère finlandaise, a voulu casser les codes. «Les mosquées sont des structure patriarcales, elles sont dominées par les hommes qui dirigent la prière et s’occupent de tout», explique la jeune femme au site anglais The Telegraph. Sherin Khakan décide ainsi de consacrer une journée exclusivement aux femmes à la mosquée Mariam où la prière sera dirigée par une imam.  
 
Femmes imams
Sherin Khankan est l’une des quatre femmes imams au Danemark, qui compte quelques 200.000 musulmans, selon les estimations du site Euro-Islam.info.

Deux d’entre elles sont déjà impliquées dans ce nouveau projet qui n’est pas une première mondiale. Des mosquées où des femmes dirigent les prières existent déjà aux Etats-Unis, en Belgique, au Canada, en Allemagne, en Malaisie ou bien encore en Chine. Il n y a rien dans le Coran qui dit que les femmes ne peuvent pas conduire la prière ou faire le sermon.
 
«La liberté de parler»
Il y a tout juste un an, une mosquée réservée aux femmes a été inaugurée dans le centre-ville de Los Angeles, aux Etats unis, où l’on compte près d’un million de musulmans. Une initiative de la Women’s Mosque of America qui a voulu répondre à une forte demande. «Les femmes musulmanes n’ont pas de tribune. Quand nous allons à la mosquée, nous devons nous asseoir sur le côté… la nouvelle mosquée va nous donner la liberté de parler», a expliqué Yasmeen Ruhge au Los Angeles Times. En effet, dans la plupart des mosquées, les femmes sont confinées dans des espaces à part et ont du mal à poser des questions à l’imam après la prière.

 
Contre l’extrémisme
Dans les pays arabes, les femmes imams ne dirigent pas encore la prière, mais elles sont en première ligne dans la lutte contre la radicalisation. En Algérie, par le exemple, les mourchidates (guides), qui ont toutes au minimum une licence en sciences islamiques, interviennent dans les mosquées, les écoles ou les prisons où elles font connaître «le véritable islam» qui prône la tolérance et corrigent les incompréhensions qui poussent à l’extrémisme et à la dérive.

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