Afghanistan : une adolescente contre les talibans
Le nouveau numéro de Paris Match dévoile une histoire de femmes, de famille et de guerre, le tout dans le contexte mouvant de l'Afghanistan. Son directeur adjoint, Régis Le Sommier, est invité du 23h de franceinfo.
"C'est une histoire qui nous a touchés, on a souhaité rencontrer cette jeune fille qui a quinze ans. Elle était dans sa maison au centre de l'Afghanistan. Au milieu de la nuit, deux talibans se sont présentés à la porte : ils ont sorti son père et l'ont tué, ils ont sorti sa mère et l'ont tuée. Et elle, qu'est-ce qu'elle a fait ? Elle a pris la kalachnikov et a tué les deux agresseurs de ses parents. C'est extrêmement rare en Afghanistan. C'est un peu une femme qui a décidé de se venger du crime qui a été commis sous ses yeux, avec l'aide de son petit-frère", raconte Régis Le Sommier. "On a souhaité aller rencontrer cette jeune femme, Qamar Gul, parce qu'elle incarne une sorte d'espoir dans cet Afghanistan noir, ce pays où après 20 ans de guerre, on est en train de dialoguer, préparer la paix avec les talibans qui vont revenir au pouvoir, que nous avons rencontrés également", ajoute le journaliste qui explique cependant ne pas avoir fait de cette femme une idole.
Les talibans aux portes du pouvoir
Aujourd'hui, les talibans contrôlent plus de la moitié du pays, rappelle Leslie Cadiou en plateau. Un pays qui vit au rythme des attentats revendiqués par les talibans eux-mêmes. Un chaos politique s'est installé. Il a fallu huit mois pour avoir un vrai gouvernement. Mais les Talibans ont signé un accord historique avec les États-Unis, celui du retrait des troupes d'Afghanistan d'ici le printemps prochain. Ils ont promis en échange de rompre tout contact avec Al-Qaïda.
Mais les talibans ont obtenu la libération de prisonniers qui ont du sang sur les mains. 150 ont été condamnés à mort, par exemple pour le meurtre d'une humanitaire française. Paris Match a donc interrogé un chef taliban notamment sur la mort de cette humanitaire. "Il a éludé la question en disant que les humanitaires français avaient tué des Afghans. Je lui ai répondu : 'Non elle était venue pour aider les Afghans, pas pour tuer' (…) Là, il est très évasif", révèle régis Le Sommier. "Néanmoins il a un discours plutôt modéré parce que les talibans sont aux portes du pouvoir. Il y a quand même un petit air de Saigon 1975, les talibans sont tout autour de Kaboul", ajoute Régis Le Sommier.
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