Abou Qatada, l’islamiste libéré par la Jordanie
Il a été libéré au terme d'un nouveau jugement. Il avait été condamné une première fois, en Jordanie, à mort par contumace en 1999 pour «complot en vue de mener des actes terroristes», en particulier contre l'école américaine d'Amman, une peine immédiatement commuée en prison à vie assortie de travaux forcés. En 2000, il avait également été condamné par contumace à 15 ans de travaux forcés pour complot visant à attaquer des cibles touristiques en Jordanie. Entre temps, il s'était réfugié à Londres, où il obtint l'asile politique.
Londonistan
«Abou Qatada Al-Filistini, alias Omar Mahmoud Othman, tire sa triste renommée de ses liens avec Al-Qaida, de son influence sur les activistes islamistes du «Londonistan» et de l’impact de ses prêches incendiaires à l’encontre de l’Occident, des chrétiens et des juifs parmi les communautés notamment immigrées d’Europe», notait Orient XXI.
Finalement extradé du Royaume-Uni après dix ans de saga judiciaire et diplomatique entre Amman et Londres, il a été rejugé en Jordanie. Ce retour en Jordanie n' a été possible qu'à la suite d'un accord entre les deux pays, donnant la garantie qu'aucune preuve obtenue sous la torture ne pourrait être utilisée contre lui.
Né à Bethléem (Cisjordanie, alors territoire sous contrôle jordanien) en 1960, il a vécu au Koweit et aurait fait des voyages au Pakistan. Il a été accusé d’être un proche d’Al Qaida, on parlait même de lui comme «l'ambassadeur de Ben Laden en Europe». Etabli au Royaume-Uni, alors qu’il était condamné par contumace en Jordanie, il a été soupçonné «d’avoir entretenu des liens avec Zacarias Moussaoui, le Français condamné à la prison à vie pour sa participation aux attentats du 11-Septembre, et Richard Reid, l’homme qui a tenté de faire exploser un vol Paris-Miami en dissimulant des explosifs dans ses chaussures, en 2001», racontait Paris-Match.
Il avait même été inscrit par l'Onu comme associé à «Oussama ben Laden et aux individus et entités qui lui sont associés » pour avoir « particip[é] au financement, à l'organisation, à la facilitation, à la préparation ou à l'exécution d'actes ou d'activités en association avec […,] sous [le] nom, pour [le] compte ou [pour le] soutenir» d'Al-Qaida. La fiche de l'Onu en fait un membre important de l'islamisme radical en Angleterre.
Une position opposée à l'Etat Islamique qui ne remet pas en cause l’ordre en Jordanie. Ce qui peut aussi expliquer sa libération.
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