2012 est en Russie "l'année de l'histoire" ,l'occasion surtout de commémorer les 200 ans de la bataille de Borodino, plusconnue en France comme bataille de la Moskova. Paradoxalement, Borodino a étéperdue par les troupes russes mais la bataille est aussi un basculement pourl'armée napoléonienne. Le 7 septembre 1812, elle perdra beaucoup d'hommes, puiss'enlisera à Moscou avant de repartir en plein hiver passant difficilement larivière Bérézina.La plupart des Russes pensent d'ailleurs que la bataille deBorodino est une victoire de la Russie, un sentiment de fierté sur lequel leKremlin compte bien s'appuyer. En pleine campagne électorale, en mars, leprésident russe Vladimir Poutine évoquait déjà Borodino, citant d'un tonmartial le poème de Mikhaïl Lermontov "Mourons devant Moscou, comme nosfrères avant nous." Un souvenir glorieux, propre à galvaniser les foules, alorsque Vladimir Poutine est contesté depuis des mois dans la rue, plus récemment lors du procès des Pussy Riot. Pour bouter Napoléon hors de Russie, toutesles classes sociales s'étaient unies, donnant sa vie au combat ou de l'argentpour entretenir l'armée. "Notretâche est de faire de ce bicentenaire glorieux une vraie fête nationale quiinspirerait à notre peuple de la fierté pour le pays" explique le chef de l'administration du Kremlin.Et d'exhorter tous les niveaux de l'autorité russe à participer à cetanniversaire pour "l'éducation patriotique de la jeunesse."800 animations sont prévues dans tout le pays : unereconstitution spectaculaire de la bataille, commémorations sur le champ de batailleà 150 kms de Moscou, inauguration du nouveau musée... Des passionnés habillés encosaque sont aussi partis à cheval début août en direction de Paris.