Mohammed VI fête ses 10 ans de règne
le Maroc fête le 10ème anniversaire du règne de Mohammed VI, qui doit prononcer un discours jeudi après-midile Maroc fête le 10ème anniversaire du règne de Mohammed VI, qui doit prononcer un discours jeudi après-midi
C'est le 23 juillet 1999 au soir que Mohammed VI, alors âgé de 35 ans, a succédé à son père, Hassan II. Son bilan est contrasté.
D'un côté, des réformes importantes et une croissance annuelle du PIB d'environ 5%, mais de l'autre, des frustrations notamment dans les domaines de l'éducation, la santé, les droits de l'Homme et la justice.
Le souverain, monté sur le trône alaouite à la mort de son père Hassan II le 23 juillet 1999, recevra vendredi l'hommage de tous les dignitaires du royaume au cours d'une cérémonie d'allégeance remontant à la nuit des temps, la bey'a. A cette occasion, le souverain alaouite, tout de blanc vêtu, à cheval et protégé du soleil par un parasol tenu à bout de bras par un serviteur, traverse une foule de personnalités -oulémas (docteurs en théologie), ministres, hauts fonctionnaires, parlementaires, etc.- qui se courbent à son passage et font acte d'allégeance.
Depuis plusieurs jours déjà, le Maroc est saisi par une ferveur populaire qui se manifeste par des concerts organisés dans toutes les localités du royaume, envahi de drapeaux marocains et de banderoles à la gloire du souverain.
Un bilan mitigé
Sur le plan économique, les trois principaux postes de recettes budgétaires -tourisme, transferts de fonds des MRE (Marocains résidant à l'étranger) et exportations de phosphates- accusent des baisses sensibles, "impactés" par la crise mondiale. Malgré cela, le Maroc enregistre une croissance annuelle de son PIB de près de 5%, un taux qui ravirait bon nombre d'économies occidentales.Sur le plan des libertés, même constat nuancé. Les victimes des "années de plomb" du règne précédent ont été indemnisées mais les tortionnaires n'ont été ni nommés ni inquiétés.
Selon l'organisation Reporters sans frontières (RSF), de réelles avancées ont eu lieu au début du règne de Mohammed VI, mais les reculs et les crispations se sont multipliés, notamment à partir de 2002. Il est "indéniable" que les conditions de travail des journalistes marocains se sont améliorées car les "+lignes rouges+, si elles existent toujours, ont reculé grâce à la tenacité de la presse indépendante et à une volonté d'assouplissement de Mahommed VI", estime RSF.
Les journalistes peuvent désormais aborder des thèmes "totalement tabous" il y a dix ans, comme "le roi et la monarchie, le gouvernement, l'islam, la sexualité et Sahara Occidental", détaille-t-elle. Le nombre de titres de presse écrite a "explosé" depuis 1999 et une vague de libéralisation de l'audiovisuel en mai 2006 s'est traduite par une augmentation du nombre de chaînes de télévision et de radios.
Cependant, la justice marocaine a distribué 25 années de prison à des journalistes et 2 millions d'amendes à des médias au cours des dix dernières années, affirme RSF. Aucun journaliste n'est aujourd'hui emprisonné pour "délit de presse", mais "il reste toujours de nombreux détenus d'opinion".
Les droits des femmes progressent
Un nouveau code de la famille (Moudawana) a été adopté en 2004, donnant aux femmes (presque) les mêmes droits qu'aux hommes, rendant plus difficile la répudiation et la polygamie. Et ce, malgré l'hostilité des islamistes radicaux.
Commandeur des croyants (Amir Al-Mouminine), Mohammed VI a aussi initié une ambitieuse reconquête du champ religieux afin de promouvoir un islam tolérant.
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