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Malgré de nouvelles grandes manifestations vendredi, Hosni Moubarak reste au pouvoir en Egypte

Le Premier ministre Ahmad Chafic a exclu que le président transfère son pouvoir au vice-président Omar Souleimane, malgré le maintien de la mobilisation dans la rue.Des centaines de milliers d'Egyptiens ont de nouveau manifesté vendredi, qu'ils avaient baptisé le "jour du départ". La place Tahrir au Caire a été envahie par une marée humaine.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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La place Tahrir au Caire, le "jour du départ" (4 février 2011) (AFP PHOT0/MARCO LONGARI)

Le Premier ministre Ahmad Chafic a exclu que le président transfère son pouvoir au vice-président Omar Souleimane, malgré le maintien de la mobilisation dans la rue.

Des centaines de milliers d'Egyptiens ont de nouveau manifesté vendredi, qu'ils avaient baptisé le "jour du départ". La place Tahrir au Caire a été envahie par une marée humaine.

Les organisateurs voulaient réunir un million de personnes pour cette 11e journée de manifestations.

Souleimane exclut un départ de Moubarak
"Il n'y a pas de raison que le président se désiste, sa présence est une sorte de gage de stabilité" pour le pays, a affirmé le Premier ministre Ahmad Chafic sur la chaîne al-Arabiya.

Selon le New York Times, les Etats-Unis discutent avec des responsables égyptiens pour que Hosni Moubarak cède le pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par Omar Souleimane. Le porte-parole de la Maison Blanche, Tommy Vietor, n'a pas confirmé ces informations. Dans une déclaration commune adoptée lors d'un sommet à Bruxelles, les dirigeants des 27 pays de l'Union européenne ont demandé vendredi que la transition démocratique en Egypte commence "maintenant".

Sans appeler explicitement le président égyptien à partir, le président américain Barack Obama a estimé que Hosni Moubarak devrait écouter les manifestants qui demandent son départ. Le chef de l'Etat égyptien "doit prêter attention à ce que réclament les
gens et prendre une décision ordonnée, constructive et sérieuse", a-t-il déclaré.

"Dégage dégage !"
Sur la place Tahrir, des dizaines de milliers de manifestants ont participé à la prière hebdomadaire, tandis que d'autres restaient assis à côté. "Nous sommes nés libres et allons vivre libres. Je vous demande de patienter jusqu'à la victoire", a déclaré l'imam, identifié par les fidèles comme Khaled al-Marakbi, qui a pleuré, comme beaucoup d'autres, pendant la prière aux morts.

Après la prière, les manifestants ont scandé "Irhal, irhal" (Dégage, dégage) à l'adresse d'Hosni Moubarak, qui a affirmé mardi qu'il ne briguerait pas un sixième mandat à la présidentielle de septembre après 30 ans au pouvoir.

Pour rejoindre la place, où des milliers de personnes ont encore passé la nuit malgré le couvre-feu nocturne, les manifestants devaient franchir un point de contrôle de l'armée puis une demi-douzaine de barrages civils.

Les partisans du président, à l'origine de violents affrontements mercredi et jeudi ayant fait 8 morts et 915 blessés selon le ministère de la Santé, n'étaient pas visibles aux abords de la place, où l'armée avait déployé des dizaines de véhicules pour créer une zone tampon.

Les manifestants ont reçu la visite de deux hautes personnalités, le président de la Ligue arabe Amr Moussa et le ministre de la Défense Mohamed Hussein Tantaoui.

Star diplomatique du monde arabe et très populaire dans son pays,l'ancien ministre des Affaires étrangères Amr Moussa est allé sur la place pour aider à "l'apaisement", selon son bureau. Dans la matinée, il n'avait pas exclu de se présenter à la succession du président Hosni Moubarak, dont les manifestants réclament le départ depuis le 25 janvier.

Nombreux étaient ceux également à avoir répondu à l'appel à la mobilisation en province: ils étaient des dizaines de milliers à Alexandrie (nord), 10.000 à Menoufiya (nord), 20.000 à Mahalla (delta du Nil), 5.000 à Suez (est), des dizaines de milliers à Mansoura (delta du Nil), 5.000 à Assiout (centre) et des dizaines de milliers à Louxor (sud), selon des sources de sécurité.

Téhéran appelle à un régime islamique
L'Iran a appelé à une révolution islamique en Egypte, estimant que le modèle de la révolution iranienne de 1979 était un "tremblement de terre" qui pourrait balayer l'influence américaine dans le monde arabe. Washington a condamné cet appel.

Al-Jazira dénonce une mise à sac de son bureau du Caire
La chaîne de télévision satellitaire qatarie Al-Jazira a annoncé vendredi que son bureau du Caire avait été saccagé par des inconnus qui ont détruit ses équipements. Dans un communiqué, elle a ensuite précisé qu'une "bande de casseurs" avait pris d'assaut son bureau cairote, "incendié avec ses équipements". Cette attaque "semble être une nouvelle tentative du régime égyptien ou de ses partisans d'empêcher Al-Jazira de couvrir le événements" en Egypte, a affirmé Al-Jazira.

Hosni Moubarak aimerait partir mais redoute le "chaos"

Le président égyptien a déclaré jeudi à la chaîne ABC qu'il aimerait quitter le pouvoir mais ne peut le faire par crainte du "chaos". Il a aussi dit qu'il ne voulait pas voir "les Egyptiens se battre entre eux", après les violences qui ont opposé ses partisans aux manifestants réclamant son départ.

Les Frères musulmans ne veulent pas présenter de candidat à la présidentielle
n'ont pas l'intention de présenter un candidat à la présidentielle égyptienne, a déclaré vendredi Mohamed al Beltagui, membre influent de cette organisation, à la chaîne de télévision Al-Djazira. Leur guide suprême Mohammed Badie a assuré de son côté, sur le même média, qu'ils étaient prêts "pour le dialogue avec quiconque veut mener des réformes dans le pays, après le départ de cet injuste, ce corrompu et ce tyran" (Moubarak, ndlr).

La veille, le vice-président Omar Souleimane est intervenu à la télévision, se disant prêt au dialogue avec les Frères musulmans. "Nous les avons contactés, ils ont été invités (...). Ils hésitent", a déclaré Omar Souleimane dans un entretien à la télévision publique. Il a confirmé qu'Hosni Moubarak ne serait pas candidat à sa réélection lors de la présidentielle en septembre prochain.

Tunisie/Egypte: départs suspendus jusqu'au 14 février
Les voyagistes français ont annoncé jeudi la prolongation jusqu'au 14 février inclus de la suspension de tous les départs de vacanciers pour la Tunisie et l'Egypte, "compte tenu des dernières évolutions de la situation" dans ces deux pays.

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