Ma rencontre avec Natascha Kampusch
Elle est accompagnée de l'assistant social qui l'escorte dans la plupart de ses déplacements. Nous sommes dans les bureaux de son agent, en plein cœur de Vienne. Natascha Kampusch me semble un peu distante. Son agent m'a prévenu qu'il faut un peu de temps avant que la glace ne se brise.
Commence alors une longue discussion, à bâtons rompus. Le magnétophone est posé sur la table mais il ne tourne pas. C'est d'abord moi qui pose des questions à Natascha Kampusch, à son agent. Sur tout, sur rien.
Puis c'est à son tour de me questionner. Le métier de journaliste, la France, la mode, la police criminelle, la Tour Eiffel...
"Quelle est la différence entre un corset et un corsage ? (...) Comment la ville de Paris est-elle organisée ? Par arrondissements ? (...) Comment la France est-elle découpée administrativement ? Le nombre de régions, les départements? (...) A quoi ressemble le 36 quai des Orfèvres ?".
Natascha Kampusch semble se passionner pour tous les sujets. Comme si elle tentait de rattraper le retard qu'elle a accumulé pendant ses huit années de séquestration. Natascha Kampusch me confie aussi son admiration pour la France, elle veut à tout prix prononcer quelques mots de Français. Elle tente un "merci ", un "bonjour" , aidée par son agent.
L'interview commence alors.
Son agent propose de quitter la salle mais Natascha Kampusch lui demande de rester, cela semble la rassurer. Pêle-mêle, la jeune femme de 20 ans évoque sa vie actuelle, ses difficultés à se reconstruire. Elle dit aussi le trouble que lui a causée l'affaire d'Amstetten. Les images de la cave qui lui ont rappelé son drame, alors qu'elle tente depuis deux ans d'oublier, de "digérer" son passé.
L'interview terminée, nous continuons à discuter. Une heure plus tard, l'agent doit couper court à la conversation. Natascha Kampusch doit filer en cours.
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