Liban : plus d'une dizaine de morts dans un attentat à Beyrouth
Selon un bilan établi par la Croix Rouge en fin de soirée, l'attentat à la voiture piégée qui a eu lieu jeudi à Beyrouth a fait 18 morts et près de 250 blessés.
** L'armée libanaise avait auparavant annoncé que la déflagration s'était produite au carrefour Roueiss, dans un secteur très peuplé de la banlieue chiite. C'est la deuxième fois en un mois qu'un attentat se produit dans ce quartier : le 9 juillet, une voiture piégée avait fait une cinquantaine de blessés.
L'effet d'un "séisme "
L'explosion a visiblement été très forte, puisqu'une personne présente sur place a indiqué qu'elle lui avait fait l'effet d'un "séisme ". Un autre témoin a affirmé à la chaîne locale LBC que peu avant le drame, un mini-bus faisait des va-et-vient dans le secteur de Roueiss, dans la banlieue sud, comme s'il recherchait un endroit pour se garer, avant d'exploser en pleine rue.
L'attentat a déjà été revendiqué par brigade 313, un groupuscule se réclamant des rebelles syriens et totalement inconnu. Dans une vidéo mise en ligne, les terroristes affirment qu'il s'agit d'un "message " au Hezbollah qui participe aux combats aux côtés du régime du président Bachar al-Assad. "Hassan Nasrallah, nous t'envoyons notre deuxième puissant message, car tu
ne comprends toujours pas ", a indiqué un homme cagoulé lisant un communiqué aux
côtés de deux hommes armés.
La télévision du Hezbollah, Al-Manar, a diffusé des images d'un énorme incendie, de nombreux véhicules et bâtiments en feu, ainsi que d'une foule paniquée et attroupée près du site de l'explosion.
En soirée, des pompiers continuaient d'aider les habitants bloqués à descendre de leur appartement. Certains portaient des masques pour éviter d'être asphyxiés. Al-Manar a montré également des images de blessés à l'intérieur des hôpitaux, dont des enfants.
Le Hezbollah accuse Israël
"Le terrorisme frappe de nouveau la banlieue sud ", a commenté le
présentateur d'Al-Manar pour qui le parti chiite "paye le prix de sa position ". Le Hezbollah chiite, un allié indéfectible du régime de Bachar al-Assad et qui combat avec ses troupes contre les rebelles en Syrie, est devenu la bête noire des insurgés syriens, en majorité des sunnites.
Pourtant, la revendication des rebelles ne convainc pas le régime libanais, qui a accusé dans la soirée Israël d'être derrière cet attentat : le président de la République Michel Sleimane a estimé que cet acte portait selon lui les "empreintes d'Israë l".
"Cet attentat s'inscrit dans la guerre que se livrent Israël et le
mouvement chiite et qui s'est traduit récemment par l'incursion de soldats
israéliens en territoire libanais ", a expliqué de son côté l'analyse et expert du Hezbollah Waddah Chaara. L'Etat hébreu et le Hezbollah s'échangent actuellement des messages explosifs ."
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