Les trois humanitaires Français de l'ONG Triangle Génération Humanitaire ont été vus dans une vidéo mise en ligne lundi
Al-Masdar Online, un site d'information indépendant yéménite, a mis en ligne une courte vidéo d'un homme et deux femmes, qu'il a présentés comme des humanitaires français pris en otages dans l'est du Yémen le 28 mai.
"Ce sont bien eux. On a une preuve de vie. C'est un immense soulagement", a déclaré Patrick Verbruggen, codirecteur de l'ONG à Lyon.
Un employé yéménite de Triangle a également confirmé que les captifs étaient bien les trois Français portés disparus et dont on est sans nouvelles depuis leur disparition.
"Nous sommes otages depuis 102 jours", déclare dans la vidéo l'homme, barbe fournie et amaigri, en précisant qu'il était chef de projet à Seyoun. Ses propos laissent penser que la vidéo a été tournée il y a quelques jours.
Assis à même le sol, le chef du projet et les deux femmes, habillées en noir et tête couverte, s'identifient tour à tour sur cette vidéo de 49 secondes, tournée dans un lieu sombre.
L'ingénieur y explique que leur captivité se poursuit parce que les revendications des ravisseurs n'ont pas été satisfaites. Mais il ne donne aucune indication sur ces ravisseurs ou la nature de leurs revendications, ni à qui ces revendications ont été adressées.
A Paris, le ministère des Affaires étrangères a indiqué qu'une expertise était en cours afin d'authentifier la vidéo et de l'analyser, soulignant la nécessité d'observer la plus grande discrétion sur cette affaire afin de ne pas compromettre les éventuelles chances de libération des Français.
Le 27 juillet, des sources tribales du Hadramout avaient indiqué que les trois Français étaient aux mains d'éléments d'Al-Qaïda qui réclamaient une rançon de 12 millions de dollars. Des responsables des services de sécurité de la province avaient, eux, affirmé avoir identifié les ravisseurs, les qualifiant de membres d'"un groupe islamiste extrémiste", sans évoquer nommément Al-Qaïda.
Après la disparition de ses trois employés, Triangle génération humanitaire a suspendu ses programmes au Yémen et rappelé ses sept autres expatriés dans ce pays en proie à une vague de violences liées à un mouvement de contestation du régime et à un regain d'activités d'Al-Qaïda dans le Sud.
Le Yémen est le théâtre de fréquents enlèvements d'étrangers par des tribus, qui ont recours à cette pratique généralement pour faire pression, qu'il s'agisse d'une demande de rançon, de la libération d'un de leurs membres emprisonnés ou de la construction de routes.
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