Les trois ex-otages au Niger libérés ont été reçus une quarantaine de minutes samedi par Nicolas Sarkozy
La Française Françoise Larribe, le Malgache Jean-Claude Rakotorilalao et le Togolais Alex Kodjo Ahonado, accompagnés de leurs familles, étaient arrivés peu après 14H30 à l'Elysée.
Les trois ex-otages du Sahel ont été libérés le 24 février. Selon une source proche de la médiation, une rançon a été payée.
Il n'y a pas eu de déclaration à l'issue de l'entrevue. Anne Lauvergeon, présidente du directoire d'Areva, était également présente.
On ne dispose d'aucune information au sujet des quatre autres Français enlevés en même temps dans la ville minière d'Arlit. En outre, la source proche de la médiation n'a pas souhaité dévoiler le montant de la rançon, ni qui l'avait versée. "Nous sommes arrivés à convaincre les ravisseurs que" la libération des otages "n'est pas l'affaire de Ben Laden, mais leur affaire", a affirmé cette source pour expliquer le succès de la médiation entreprise, présente sur le terrain depuis environ une semaine.
Oussama Ben Laden, auquel Aqmi a fait allégeance en 2006, était intervenu directement sur ce dossier en affirmant que la libération des otages au Sahel était liée au retrait de l'armée française d'Afghanistan.
En septembre 2010, sept personnes ont été enlevées par Al Qaïda: un cadre français du groupe Areva et son épouse, Françoise Larribe -qui a été libérée-, et cinq employés (trois Français, un Togolais et un Malgache) de son sous-traitant Satom, filiale du groupe Vinci. Ils travaillaient sur le site d'extraction d'uranium d'Arlit (nord du Niger).
Françoise Larribe, Jean-Claude Rakotorilalao et Alex Awando ont "été acheminés sur Niamey par les autorités nigériennes", a précisé la source sécuritaire au Niger. Ils n'auraient pas été libérés lors d'une opération militaire, selon des sources officielles à Paris. Françoise Larribe souffre d'un cancer et, peu de temps avant d'être enlevée, elle avait subi une chimiothérapie, selon un de ses proches.
Les seules preuves de vie des sept otages dataient de fin septembre. Une photo les montrait assis dans le désert, le visage flouté, sous la garde d'hommes lourdement armés, et des enregistrements de leurs voix avaient été postés sur un forum internet lié à Aqmi.
A la mi-novembre, Aqmi, qui avait revendiqué le rapt le 21 septembre, avait demandé l'abrogation de la loi sur le port du voile intégral dans l'espace public français, le retrait des soldats français d'Afghanistan. La mouvance d'Al Qaïda au Maghreb exigeait que chaque négociation soit "effectuée avec (Oussama) Ben Laden et à ses conditions".
Le 25 juillet dernier, Aqmi avait annoncé l'exécution de Michel Germaneau, un ingénieur à la retraite de 78 ans. Celui-ci avait été enlevé le 19 avril alors qu'il supervisait la construction d'une école pour le compte d'une association humanitaire, Enmilal.
Selon des sources maliennes et françaises, les otages ont été longtemps détenus dans le nord-est du Mali, près de l'Algérie. Mais une source malienne proche du dossier avait affirmé le 23 janvier qu'ils avaient été dispersés et transférés hors du Mali.
Deux jeunes Français, Antoine de Léocour et de Vincent Delory, avaient été enlevés le 7 janvier à Niamey par des ravisseurs travaillant pour Aqmi. Ils avaient été tués le lendemain au Mali lors d'une opération militaire franco-nigérienne pour les libérer. Aqmi, qui a des bases au Mali, opère dans plusieurs pays du Sahel où elle commet attentats, enlèvements, essentiellement de ressortissants occidentaux, et divers trafics.
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