Les "robots tueurs" au programme d'une conférence onusienne
Non, les pontes de l'Onu n'ont pas décidé de rejouer le filmTerminator. La menace des "robots tueurs" n'est pas encore arrivée jusqu'à nos portes. Mais il est temps d'en discuter. C'est ce que font plusieurs experts depuis ce mardi, et jusqu'à vendredi, dans le cadre de la Convention sur certaines armes classiques (CCAC), selon une information révélée par la BBC en Angleterre.
Autant le préciser immédiatement : de tels machines de guerre n'existent pas encore, et leur invention n'est même pas encore prévue pour demain. Mais, dans un avenir lointain, il n'est pas impossible que l'homme n'ait plus à commander un char d'assaut, un avion ou un lance-roquettes ; les robots pourraient s'en charger. De manière totalement autonome donc, au contraire des drones, qui nécessitent toujours qu'un humain appuie sur un bouton pour "engager le combat".
Un moratoire plus qu'une interdiction
Le sujet est suffisamment délicat pour que partisans et opposants de telles avancées technologiques s'écharpent régulièrement. À Genève, dans le cadre feutré des Nations unies, les débats seont évidemment bien plus policés. Et difficiles à aborder, étant donné qu'on discute là d'une simple éventualité, et pas encore d'une réalité tangible.
Chaque camp a son "champion". D'un côté, le Pr. Ronald Arkin, du Georgia Institute of Technology, viendra expliquer pourquoi il n'est pas défavorable à de tels robots. Selon lui, leur mérite essentiel est de limiter le nombre de pertes humaines, même s'il s'interroge sur la capacité à maîtriser de telles machines. C'est pourquoi il préconise un moratoire, en cas de danger, plutôt qu'une interdiction pure et simple.
Un danger à combattre ?
Soit exactement l'opinion contraire à celle du Pr. Noel Sharkey, du Comité international pour le contrôle des armes robotisées. Il a même fondé la Campagne contre les robots tueurs. Pour lui, hors de question de laisser se développer de telles machines tueuses ; il faudrait, justement, supprimer les fonctions "tueuses". D'autant que, pour l'instant, cela entre en conflit avec les lois internationales relatives aux conflits, comme la Convention de Genève. Il explique son point de vue sur le site de la BBC : "Les nations ne communiquent pas entre elles à ce sujet, ce qui fait courir un grand risque à l'humanité".
Les arguments de chacun seront développés pendant ces trois jours à Genève. Un premier pas, plus qu'une révolution. Mais un signe que le sujet émerge de plus en plus, quitte à se rapprocher d'un scénario de science-fiction.
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