Cet article date de plus de douze ans.

Les révélations sur la fortune du Premier ministre Wen Jiabao font scandale en Chine

Wen Jiabao a accumulé une fortune colossale - 2,7 milliards de dollars - depuis qu'il a accédé aux plus hautes fonctions en Chine : c'est ce que révèle le New York Times. Les autorités ont censuré l'accès internet à l'article.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Laurent Dubrule Reuters)

Il s'appelle Wen Jiabao, il est Premier ministre de la Chine... et milliardaire, à en croire l'enquête que publie le New York Times. Sa famille a, selon le journal, amassé une fortune d'au moins 2,7 milliards de dollars (2 milliards d'euros). 

Voilà qui fait tache, surtout quand Wen Jiabao aime à rappeler ses origines modestes. Le journal rappelle bien que sa mère était une simple institutrice du nord de la Chine, et que son père a élevé des porcs pendant les campagnes maoïstes de travail forcé à la campagne. Mais il ajoute que la mère a effectué, il y a cinq ans, un investissement de 120 millions de dollars dans une société de services financiers.

Toute la famille du Premier ministre concernée

La famille du chef de l'Etat possèderait ainsi des intérêts dans des banques, des bijouteries, des stations touristiques, des compagnies de télécommunication et des projets d'infrastructure - en recourant parfois à des sociétés offshore.

Qui plus est, elle aurait largement bénéficié de contrats attribués par l'Etat. Ainsi, le frère cadet du Premier ministre, qui possède une entreprise de traitement des déchets, a bénéficié de plus de 30 millions de dollars de contrats attribués par l'Etat. 

Sa femme, elle, a fait fortune dans les pierres précieuses - un secteur strictement régulé par l'Etat. Il y a aussi le fils unique, qui a revendu son entreprise de technologie à la famille d'un magnat de Hong Kong, avant de fonder une société de capital-investissement, qui a pour associé le gouvernement de Singapour.

Le site du New York Times censuré

A quinze jours de l'ouverture du congrès du parti communiste, la nouvelle fait l'effet d'une bombe. La majorité de la population chinoise estime déjà que la nomenklatura communiste bénéficie d'une vie dorée et de nombreux privilèges...

L'article a en tout cas été jugé suffisamment déstabilisateur pour que les autorités bloquent l'accès au site web du New York Times. Toute recherche avec les mots clés "Wen Jiabao" ou "New York Times" est également impossible sur Sina Weibo, l'équivalent chinois de Twitter.

Mais le mal est fait. Cet article "salit la réputation de la Chine et répond à des arrières-pensées" , a estimé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

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