Les Pussy Riot répondent à une interview depuis leur prison
Depuis plus d'un mois, les trois jeunes femmes des Pussy Riot sont emprisonnées en Russie. Condamnées à deux ans de camps pénitentiaire pour une "prière punk" contre Vladimir Poutine dans une cathédrale de Moscou.
Que font-elles de leurs journées ? "J'écris sur la politique, l'idéologie, le social, sur le coming out, la religion, la prison... Quand vous avez la tête et le cerveau là-dedans, tout est O.K " raconte Nadedja Tolokonnikova, l'une des trois jeunes femmes, dans une interview au magazine Elle (réalisée par lettres manuscrites transmises par l'avocat des femmes).
"Pas d'états d'âme ni de remords"
"La plupart du temps, je lis 'Essai sur la révolution' de Hannah Arendt ", décrit également Maria Alekhina, une des membres. "La prison peut aider à grandir ", "je prends des notes sur tout ce qui se passe. Je tiens le journal de ma détention ", poursuit-elle.
Les jeunes femmes sont fières de leur action, "pas d'états d'âme ni de remords " indique Nadedja Tolokonnikova, avant de poursuivre : "d'habitude, le système étatique russe fait tout pour que les initiatives sociales passent totalement inaperçues. Les Pussy Riot ont réussi à casser ce blocus ". "Notre affaire exprime bien ce qui se passe en Russie chaque jour " ajoute Maria Alekhina. Quant à l'intervention de Dmitri Medvedev, le Premier ministre russe, plaidant pour leur libération : "ces paroles n'ont aucune force réelle ", jugent les Pussy Riot.
"Il est difficile de prévoir le futur"
Les trois jeunes femmes attendent leur procès en appel, qui doit se dérouler le 1er octobre. Après, elles pourraient être envoyées en camp pénitentiaire. "Dans le camp, je pense qu'on va travailler. On ne pourra pas faire de l'art là-bas, exprimer notre créativité. Il est difficile de prévoir le futur " indique Ekaterina Samoutsevitch. "Après ? Seul le temps le dira ", conclue Nadedja Tolokonnikova.
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