Les Iraniens ont voté pour élire leurs députés
C'était le premier scrutin depuis la présidentielle de 2009, celui qui avait reconduit Mahmoud Ahmadinejad à la tête du pays. Celui aussi qui avait déclenché une vague de contestation sans précédent, et une répression tout aussi importante.
D'ailleurs depuis, l'opposition réformatrice a beaucoup de mal à se faire entendre. Elle a d'ailleurs boycotté ces législatives en signe de protestation, laissant le champ libre aux conservateurs.
Une nébuleuse de coalitions conservatrices
Des conservateurs eux-mêmes très divisés : une véritable nébuleuse de coalitions plus ou moins étendues et aux programmes assez flous. L'affrontement se joue surtout entre deux camps plus importants : celui du président Mahmoud Ahmadinejad, et celui du Guide suprême Ali Khamenei, a priori assuré de sortir beaucoup plus fort de ces législatives. En toute logique, Mehdi Karoubi, l'un des chefs de l'opposition, assigné à résidence, a donc appelé à boycotter "une parodie d'élection" .
Le taux de participation a pourtant été (comme annoncé par le pouvoir) particulièrement élevé : 60% des Iraniens se sont présentés dans les bureaux de vote, un chiffre important pour des législatives. 48 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes, et le vote permettra de renouveler les 290 députés du Parlement.
"Plus les gens voteront, mieux ce sera pour l'avenir, le prestige et la sécurité du pays"
Cette participation massive a immédiatement été saluée par les conservateurs au pouvoir, "une gifle aux ennemis" du régime selon eux. Il faut dire que le pays est actuellement au coeur de la tourmente, entre les sanctions internationales particulièrement sévères et la menace d'intervention militaire d'Israël contre le programme nucléaire iranien. "Il y a eu ces derniers temps beaucoup de propagande et de pression contre l'Iran. Plus les gens voteront, mieux ce sera pour l'avenir, le prestige et la sécurité du pays" , a souligné l'ayatollah Ali Khamenei.
Dans l'esprit des électeurs, ce sont aussi des questions plus concrètes qui ont motivé le vote. Pour la plupart des Iraniens, le pays doit d'abord faire face à l'inflation, au chômage, et aux problèmes économiques qui frappent le pays.
Les résultats du scrutin ne seront pas connus avant trois jours.
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