Les forces de sécurité turques ont abattu un preneur d'otages lors d'une opération de secours aux occupants du ferry.
L'opération de sauvetage a été déclenchée à 5h35 du matin à bord du "Kartepe" douze heures après le détournement du ferry à grande vitesse par un homme que l'on suppose être un indépendantiste kurde.
"Peu après le début de l'opération, le navire a été abordé et l'assaillant a été tué", a déclaré le gouverneur d'Istanbul Huseyin Avni Mutlu à la presse. "Il est clair que l'assaillant faisait parti d'un groupe terroriste", a-t-il ajouté, précisant que l'individu était âgé de 28 à 30 ans et portait un appareil muni d'interrupteurs et de câbles. D'après le gouverneur de la province de Kocaeli, Ercan Topaca, le dispositif était factice. "Le terroriste ne portait pas de bombe sur lui, mais des bouteilles et des câbles qui ressemblaient au mécanisme d'une bombe", a-t-il dit.
Le bâtiment, d'une capacité totale de 400 passagers, avait été détourné vendredi vers 17h45 locales alors qu'il reliait Izmit à Karamursel, dans le golfe d'Izmit, avec 18 passagers seulement et six membres d'équipage à son bord. Selon les récits d'ex-otages, les passagers n'ont pas compris tout de suite ce qui se passait. Certains l'ont appris en regardant les bulletins d'informations sur les écrans de télé installés à bord.
Selon le ministre des Transports, Binali Yildirim, le preneur d'otages n'avait pas formulé de demande concrète et avait simplement réclamé du carburant et des vivres. D'après la chaîne de télévision CNN Türk, les forces de sécurité n'écartaient pas l'hypothèse selon laquelle l'île-prison voisine d'Imrali, où est incarcéré depuis 1999 le chef de file du PKK, Abdullah Öcalan constituait l'objectif véritable de l'opération.
Suivi par des hélicoptères et des navires des gardes-côtes, le "Kartepe", à court de fioul, avait finalement jeté l'ancre au large d'Istanbul. Le PKK se bat pour l'indépendance du sud-est, peuplé majoritairement de Kurdes, de la Turquie. Sa guérilla contre les forces de sécurité turques a fait plus de 40 000 morts depuis 1984. A la mi-octobre, Ankara a lancé une vaste contre-offensive militaire contre les bases arrières du PKK situées dans les montagnes du Kurdistan irakien en représailles à une vague d'attaques coordonnées des séparatistes qui a fait 24 morts dans les rangs de l'armée dans le Sud-Est.
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