Les électeurs du Kirghizstan ont voté en faveur d'une nouvelle Constitution lors du référendum de dimanche
C'est ce qu'a annoncé la présidente par intérim, Rosa Otounbaïeva, après avoir appelé à participer à ce référendum, trois mois après le début du soulèvement populaire qui a fait des centaines de morts.
Le scrutin portait sur un projet de nouvelle Constitution visant à créer une démocratie parlementaire.
"Le référendum a eu lieu", et 65,1% des électeurs y ont participé, a-t-elle dit, alors que les autorités provisoires avaient été mises en garde contre le risque de nouveaux affrontements après les violences interethniques qui ont fait des centaines de morts en juin. Aucun trouble n'a été signalé dimanche.
Les résultats provisoires sont attendus lundi matin, a annoncé le président de la commission électorale, notant pour sa part qu'il était "tôt pour dire que la nouvelle Constitution est adoptée".
2,5 millions d'électeurs devaient répondre par oui ou par non à la nouvelle Loi fondamentale jugée vitale par le gouvernement provisoire pour rétablir la stabilité dans ce petit pays pauvre d'Asie centrale.
Des experts et des ONG avaient mis en garde contre le danger d'organiser ce référendum dans les conditions actuelles, le scrutin risquant d'enflammer les tensions ethniques après les récentes violences meurtrières. Cette décision, tout comme le rapatriement de dizaines de milliers de réfugiés dans des zones "presque inhabitables", risque de rendre la situation "encore plus instable" entre les deux communautés, a averti l'ONG Human Rights Watch (HRW).
A Och (sud), épicentre des violences de la mi-juin entre Kirghiz et la minorité ouzbèke, qui ont fait selon les autorités jusqu'à 2000 morts, les mesures de sécurité avaient été renforcées par craintes de violences. La situation était très calme dimanche et les électeurs venaient se prononcer dans les bureaux de vote.
Historiquement, les relations entre la minorité ouzbèke (15 à 20% de la population du Kirghizstan) et les Kirghiz sont tendues, notamment en raison de disparités économiques qui frustrent en particulier les Ouzbeks.
Les électeurs ont été appelés à dire s'ils approuvaient la nouvelle Constitution qui affaiblit considérablement le président au bénéfice du Parlement, afin d'éviter la concentration du pouvoir dans les mains d'une seule personne, et s'ils confirment Mme Otounbaïeva dans sa fonction actuelle jusqu'à la présidentielle d'octobre 2011.
Le président déchu, Kourmanbek Bakiev, a fui le Kirghizstan après le soulèvement du mois d'avril (87 morts), en raison de la dérive autoritaire et du népotisme ayant caractérisé son mandat. L'opposition avait alors pris le pouvoir et avait formé un gouvernement provisoire. Plusieurs vagues de violences ont depuis ensanglanté le pays et les électeurs espèrent avant tout que la nouvelle Constitution apportera de la stabilité au pays.
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