Les députés israéliens ont interrompu mardi leurs vacances parlementaires pour un débat spécial sur la crise sociale
Cette session extraordinaire a été demandée par 25 députés et sera consacrée aux questions soulevées par la vague de protestations contre la vie chère en Israël", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Parlement, Yotam Yakir.
Des manifestations massives contre la vie chère et pour la "justice sociale" se déroulent chaque semaine dans les rues d'Israël depuis le 14 juillet.
Elles sont soutenues par plus de 80% de la population israélienne, selon les sondages.
"La rue a exposé les problèmes, et nous devons lutter pour l'avenir de nos enfants ainsi que pour les budgets qui doivent être dégagés à cet effet, car il n'y a pas de justice sociale en Israël. Un changement fondamental des priorités économiques et sociales est indispensable", a déclaré à l'ouverture du débat Tzipi Livni, chef du parti centriste d'opposition Kadima.
"Les manifestants sont surtout des jeunes. Il servent à l'armée, sont diplômés et travaillent. Ils ont le droit de savoir comment leurs impôts sont utilisés. Ils ont le droit de vivre dignement en se projetant ici, plutôt que de se résigner à aller à l'étranger, faute d'espoir", a-t-elle ajouté.
A l'issue du débat, M. Benny Begin, ministre sans portefeuille du parti Likoud (droite), devait répondre au nom du gouvernement, selon une source parlementaire.
Manifestations dans tout le pays
Samedi, des rassemblements ont été organisés à travers tout le pays, en dehors de Tel-Aviv et de Jérusalem. Ils ont mobilisé entre 50.000 personnes, selon la police, et 100.000 d'après les organisateurs.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est engagé à trouver des "solutions concrètes" pour réduire le coût de la vie et les écarts sociaux en Israël, mais a rappelé qu'il faudrait obéir à certaines "contraintes" pour réaliser ces réformes.
Il a rappelé la nécessité de préserver le cadre budgétaire et de tenir compte de "la secousse sérieuse" actuelle de l'économie mondiale.
"Nous allons garder la tête froide"
"Nous allons garder la tête froide. Nous ne pouvons pas briser toutes les contraintes. Nous ne pouvons pas laisser libre cours à toutes les dépenses comme s'il n'y avait pas de lendemain", a-t-il déclaré mardi lors d'une réunion extraordinaire de la commission des Finances du Parlement.
"Il est évident que beaucoup d'Israéliens ont du mal à joindre les deux bouts et que les écarts sociaux se creusent (...) Nous entendons abaisser le coût de la vie et réduire ces écarts. Pour cela, nous devons apporter un changement, un changement authentique", a-t-il plaidé.
"Mais nous ne pouvons pas exagérer ni forcer toutes les limites pour dépenser à tout va en disant 'après nous le déluge'", a averti le Premier ministre de droite.
Netanyahu a nommé une commission dirigée par le professeur Manuel Trajtenberg, un économiste très respecté, chargée d'examiner les options et de présenter d'ici septembre ses recommandations au gouvernement pour approbation.
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